La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -163-ouir

Denis Charolles

Denis Charolles - Critique sortie Jazz / Musiques
(photo Denis C. by Sophie Carpentier)

Publié le 10 décembre 2008

Le texte comme corps de la musique

Joueur de gravier et autres « percutteries », Charolles fait jaillir les sons et les idées avec hardiesse et gourmandise. Entretien avec le chef d’orchestre de ce petit monde de musiques et de textes à ouïr.

Brassens fait-il partie de vos références artistiques ?
Denis Charolles : Je connaissais bien et mal. Enfant, j’accrochais peu, sûrement par esprit de contradiction : mon père, qui l’avait vu à ses débuts sur scène, nous en rabattait les oreilles… Je suis alors entré en résistance anti-Brassens jusqu’à ce spectacle !
Le choix des interprètes a-t-il coulé de source ?
D. C. : Les Etrangers familiers, c’est avant tout une bande de potes : les Musiques à Ouïr dirigent le projet, Doherty est un vrai touche-à-tout, Lantoine et Lareine travaillent en profondeur, ils créent un nouvel imaginaire. Il suffit d’écouter la « Supplique » de Lantoine ou « La Religieuse » de Lareine : on en oublie les versions de Brassens…
 
« Le spectacle est cousu d’allers-retours, de changements, de passages de relais d’un musicien à l’autre. »
 
Le répertoire de Brassens vous a-t-il permis d’explorer de nouvelles pistes musicales ?
D. C. : Le but est de mettre en force l’intention, de faire du texte et de la langue le corps de la musique. Le challenge est d’autant plus élevé que Brassens a imposé ses textes dans une certaine nudité, alors que nous avons plein d’instruments et une batterie ! La beauté de ce répertoire, c’est sa fausse simplicité. Il demande un travail exigeant, ce qui tombe bien car nous sommes de vrais studieux. On est constamment sur le fil : le spectacle est cousu d’allers-retours, de changements de voix et d’orchestrations, de passages de relais d’un musicien à l’autre.
 
Ecoutez-vous Brassens dans votre voiture ?
D. C. : Je l’écoute peu mais je le lis ! Depuis un an que nous montons ce projet, je suis apaisé, adouci par la tendresse qui se dégage des morceaux de Brassens : le quotidien, le labeur, les gens simples, la révolte qui vante la nécessité de l’humain.
 
Propos recueillis par Vanessa Fara


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