Le saxophone, l’autre voix du Gospel
Gospel Dream, ce n’est pas seulement un ensemble de voix, c’est aussi un saxophoniste décoiffant.
La chorale, c’est lui qui a insisté pour l’intégrer il y a trois ans. « J’étais dans un autre groupe de gospel qui s’appelait 100 Voix, mais je voulais retrouver un peu plus de spiritualité. Et quand j’observais l’accueil que réservait le public à Gospel Dream, je trouvais que c’était le cas. » Aujourd’hui, Belinga fait partie prenante de cette famille de musiciens. Le gospel, il en avait entendu un peu dans les églises de son Cameroun natal, mais il a fallu qu’il « épouse la doctrine du Christ » pour pouvoir véritablement l’interpréter. « Un appel, un juste retour des choses » ajoute-t-il. Personnage fascinant, Belinga délivre lors des concerts de Gospel Dream des solos furieux et habités, imprégnés par le jazz. Pourtant, l’homme qui aime les paradoxes aime à répéter « que le jazz n’existe pas ». De maîtres, il n’en concède que trois : « Dieu, Luther et Bach ». De même quand on l’interroge sur l’instrument créé par Adolphe Sax, il déclare : « j’ai coutume à dire que le saxophone n’existe pas. Ce n’est pas lui qui joue, c’est moi. » De son timbre grave, il précise : « je joue du ténor, c’est quelque chose qu’il faut tenir. Alors j’essaye d’y mettre ma corpulence. » Il considère que son rôle dans Gospel Dream consiste à « réinterpréter les voix que les solistes lui renvoient » avec bien évidemment un art maîtrisé de l’improvisation, « cette liberté dans la répétition » souffle-t-il en conclusion.
Rencontre avec deux personnages témoignant de leur engagement humain et musical dans le projet collectif de Gospel Dream.