Festival Flamenco de Nîmes 2021 avec Rocío Molina, Rafael Riqueni, Pedro El Granaíno, Romero Martín et María José Llergo

Malgré une crise sanitaire qui ne laisse que peu de répit, le Festival Flamenco de Nîmes devrait bien cet hiver réchauffer nos cœurs maussades. « Même si ce n’est pas le festival dans son format habituel, je voulais vraiment que l’on garde au moins un temps fort, que cette 31^ème édition ne disparaisse pas » nous confie François Noël, directeur du Théâtre de Nîmes. Toutes les équipes se sont donc retroussé les manches pour concocter une édition COVID compatible, resserrée sur quatre soirées mais toujours aussi réjouissante, et respectant les grands équilibres habituels, à savoir artistes reconnus mais aussi émergeants, danse mais aussi guitare et chant. « Les compagnies seront accueillies en respectant le laps de temps nécessaire à la décontamination des loges, du plateau, de tous les outillages, à une longue aération de la salle. Chacune d’entre elles sera isolée du reste de la programmation, dans une bulle » ajoute-t-il.

Un panorama du flamenco actuel

Rocío Molina, chorégraphe incontournable de la scène contemporaine, ouvrira les festivités, tissant un lien avec la précédente édition. « Je tenais à ce que Rocío Molina participe à notre trentième anniversaire. Elle m’avait alors proposé une sorte d’improvisation, un duo basé sur la guitare du maestro Rafael Riqueni. Ce fut un moment de grâce absolue qui lui a donné envie de poursuivre dans cette direction. Cette pièce est devenue le premier volet d’une trilogie, Trilogía sobre la guitarra, dont nous présentons le deuxième opus cette année. Et pour boucler la boucle, nous allons clore ce festival avec un concert de Rafael Riqueni ». Entre ces deux monstres sacrés, une soirée sera consacrée à Pedro El Granaíno, cantaor à la voix rocailleuse envoûtante qui, bien que peu connu en France, est l’un des plus demandés sur la scène internationale. Une autre verra se succéder le duo Romero Martín, qui vient du flamenco traditionnel, dynamite le genre et représente la génération flamenco 2.0, et María José Llergo, jeune chanteuse prometteuse qui dans le sillage de Rosalia propose un flamenco épuré et délicat.

Delphine Baffour