Reprise de « Suzanne : une histoire du cirque », avec Anna Tauber, une traversée à la première personne, profonde et bouleversante
Anna Tauber réactive l’histoire et les envols [...]
Edith et moi est un spectacle de théâtre, de marionnette et de chant, un geste théâtral audacieux au travers duquel Yael Rasooly aborde la thématique des violences sexuelles, avec un courage d’autant plus grand qu’il s’agit de son histoire fictionnalisée. Poignant et magistralement exécuté.
Aux personnes qui penseraient que la marionnette est un art mineur condamné à traiter l’anodin, Yael Rasooly offre une occasion de se raviser. Il y a certes, dans Edith et moi, quelque chose de tendre, dans la relation qui se construit entre la chanteuse et son idole incarnée par une marionnette. Unies par leur pratique vocale, la première convoque la seconde comme une figure tutélaire, qui la protège mais qui la guide aussi dans un apprentissage dont elle feint d’avoir besoin – ce qui donne lieu à une scène drolatique où la Môme dispute son élève. Unies également par la dimension tragique de deux vies accidentées : à Edith la perte de son grand amour, à Yael l’expérience de ce que le patriarcat produit de pire. De fil en aiguille, l’artiste en vient à rejouer une partie de son agression – le résultat est glaçant, et, malgré la métaphore visuelle de la marionnette, certaines images restent terribles.
Un récit de courage en forme de tour de force
La force de ce récit est de ne pas se laisser happer par le trou noir que constitue cette agression : elle en est l’élément initiateur, mais pas le cœur. Edith et moi est une histoire de résilience, si jamais il y en eût une. C’est le geste d’une artiste qui a repris le contrôle en représentant ses agresseurs sur scène. L’humour est néanmoins très présent – on passe du rire aux larmes tout au long du spectacle. Yael Rasooly montre une maîtrise virtuose autant du chant que de la marionnette, et porte à bout de bras ce solo incandescent sans se brûler. Si l’on ajoute que la facture des marionnettes est très réussie, particulièrement celle d’Edith, on comprend que l’on tient là un spectacle de haute tenue, aussi abouti qu’il est sensible et intelligent.
Mathieu Dochtermann
Tél. : 01 34 27 71 20. Également le 15 novembre 2025 au Théâtre de Laval – Centre National de la Marionnette, les 18 et 19 Décembre 2025 au Festival International MABOULE à Genappes (Belgique), du 14 au 17 janvier 2026 au Trident - Scène Nationale de Cherbourg-en-Cotentin, les 21 et 22 janvier 2026 au Manège - Scène Nationale Reims, le 24 janvier 2026 à l’Espace Marcel Carné de Saint-Michel-sur-Orge, le 5 février 2026 à Canejan-Cestas.
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