Père et Fils, d’Ivan Tourguéniev, mise en scène de Pedro Penim
Spectacle étonnant et détonnant qui mêle [...]
Avec Écho, la dramaturge, écrivaine, performeuse et chanteuse baroque Vanasay Khamphommala revient à la mythologie pour poser une question d’utilité publique : comment sauver l’humanité du chagrin d’amour ?
Lorsqu’elle crée en 2017 sa compagnie Lapsus Chevelü, Vanasay Khamphommala affirme d’emblée son ambition : « transphormer le monde ». Entourée d’artistes de champs disciplinaires divers, elle se met à la tâche avec une méthode : chercher ce qui, « dans le monde, déstabilise les repères établis pour créer des beautés nouvelles ». Les Métamorphoses d’Ovide sont l’un de ses terrains de jeu favoris. À travers plusieurs créations, elle se propose de les « métamorphoser à son tour en un spectacle monstrueux ». Le monstrueux étant pour elle une chose hautement désirable : le résultat d’une « identité trans : transculturelle, transdisciplinaire, transgénérationnelle, transcendentale surtout » qu’elle tient à revendiquer « crânement ». Sa nouvelle création, Écho, est l’une de ces affirmations. Entre rituel et performance, Vanasay Khamphommala s’empare de la figure éponyme de la nymphe qui, punie pour sa bavardise, est privée de parole. Sa rencontre avec Narcisse fait d’elle une figure incontournable du désespoir amoureux.
Faire crever le chagrin
Que signifie l’émotion d’Écho ? Et celle de ses sœurs dans le chagrin amoureux, telles que Cléopâtre, Didon, Phèdre ou encore Traviata ? Afin de poser la question, et pour déceler ce qu’il y a de suspect derrière toutes ces « beautés abandonnées, anonymes ou célèbres, dont l’histoire nous bouleverse », Vanasay Khamphommala réunit comme à son habitude au plateau des artistes et intellectuels aux pratiques éloignées : la dominatrice et performeuse Caritia Abell – déjà présente dans la première création de la compagnie, L’Invocation à la muse (2018), puis dans Orphée Aphone (2019) –, la comédienne et chanteuse Natalie Dessay et le comédien Pierre-François Doireau. Pour la conception, il retrouve ses complices Gérald Kurdian et Théophile Dubus, et sollicite le regard du philosophe Paul B. Preciado. Ensemble, réussiront-ils à sauver l’humanité du chagrin d’amour ?
Anaïs Heluin
du lundi au vendredi à 19h, le samedi à 16h30. Tel : 01 83 75 55 70. https://lesplateauxsauvages.fr
Spectacle étonnant et détonnant qui mêle [...]