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Danse contemporaine - Critique
Le Chorégraphe rwandais Wesley Ruzibiza fusionne danses traditionnelles est-africaines et danse moderne pour un East African Bolero détonant.
Il y a un an, East African Bolero triomphait pour sa première française au Théâtre Paris Villette en clôture du festival Génération A. Éblouie par ce projet du chorégraphe rwandais Wesley Ruzibiza, l’équipe du théâtre mettait tout en œuvre pour pouvoir partager cet opus au-delà de cette unique représentation. Pari tenu puisqu’on le retrouve à nouveau à l’affiche pour dix dates en cette fin de saison. Pour son Bolero, Wesley Ruzibaza, successeur de Germaine Acogny à la co-direction de l’École des Sables, met en scène huit danseurs est-africains vêtus de jupes rouges et maquillés d’or et d’argent. À une gestuelle moderne largement inspirée du Boléro de Maurice Béjart, il mêle des danses traditionnelles venues du Rwanda, du Congo ou de la Tanzanie. La musique, elle, unit d’abord à la mélodie de Ravel des sons électro et un récit cosmogonique pour laisser place ensuite au seize minutes du Boléro originel.
Une danse fusion
Sur scène, huit corps allongés en position fœtale dans autant de nids de lumière se laissent découvrir sous une épaisse fumée. « Lève-toi, ouvre grand les yeux et je t’enseignerai l’art de la création ». Alors que sans se lever tous bougent d’abord à l’unisson, un homme se dresse et donne vie aux autres. Le récit se poursuit, la danse est tout à la fois puissante, tellurique dans ses sauts et la façon dont les interprètes frappent le sol, souple et organique dans la courbure de leurs bras et les ondulations de leurs bustes. Comme dans un palimpseste, les influences arabo-andalouses de la partition originale imaginée par Bronislava Nijinska pour Ida Rubinstein se laisse devinées par bribes, les poignets et coudes anguleux tout droits sortis de la Grèce antique et le pas en avant si caractéristique de celle de Maurice Béjart se superpose aux gestes est-africains rapides et ultra ancrés dans le sol, jusqu’à l’explosion finale. Si en ce soir de première les interprètes venus des quatre coins du globes, bien que tous talentueux et parfaitement investis, ne semblaient pas avoir encore pris totalement leurs marques pour danser ensemble et apprivoiser le plateau du théâtre, le public ne leur en tenait pas rigueur qui, s’étant levé dans un seul élan, manifestait bruyamment son enthousiasme.
Delphine Baffour
Les 22, 23, 25, 28, 29, 30 juin et 2 juillet à 20h, les 24 juin et 1er juillet à 19h, le 26 juin à 15h30. Tél. 01 40 03 72 23. Durée : 1h.
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