Cycle Bruckner par l’Orchestre national de France

Bruckner est celui qui a poussé le plus loin la symphonie romantique – disons que Mahler l’emmènera ailleurs. Comme les cathédrales, dont elles épousent les vastes espaces, ses symphonies relient la terre au ciel : elles sont tantôt héroïques (le Scherzo de la Quatrième Symphonie, que dirige ici Andris Poga), tantôt méditatives voire liturgiques, tel l’Adagio de la Septième, composé en mémoire de Wagner. Philippe Jordan y adjoint Les Offrandes oubliées de Messiaen, intelligente mise en regard de deux organistes éloignés par leurs couleurs orchestrales mais réunis par une foi fervente. Celle de Bruckner s’exprime dans sa Messe en mi mineur (confiée à Lionel Sow avec le Chœur de Radio France), en même temps que sa dette envers Bach (interprété à l’orgue par Lucille Dolat).

Jean-Guillaume Lebrun