Les Etoiles de Simon Falguières
Simon Falguières crée une pièce baroque pour [...]
Peter Stein met en scène Jacques Weber, Manon Combes et Loïc Mobihan dans trois pièces en un acte d’Anton Tchekhov. De la noirceur du tragique aux exubérances de la farce : une peinture extrêmement touchante des tréfonds de l’humain.
L’art auquel il travaille s’inscrit dans une vision artisanale et traditionnelle du théâtre. Peter Stein le dit sans détour*. Et sans s’excuser de concevoir, minutieusement et opiniâtrement, des spectacles qui placent en leur centre la relation complexe, mystérieuse, reliant textes et interprètes. Les créations qu’il présente depuis une dizaine d’années en France ne font aucune concession aux diktats contemporains de l’image, de l’ironie ou de la dissonance. D’aucuns pourraient d’ailleurs penser que le metteur en scène allemand, à 82 ans, ne serait plus le grand artiste qu’il fut par le passé. Il n’en est rien. Car derrière des propositions d’apparences consensuelles, se dessine la radicalité d’un esprit envisageant œuvres et personnages à travers une rare profondeur. En cette rentrée, Peter Stein délaisse une nouvelle fois la grandiloquence scénographique pour laisser s’imposer toute la puissance d’un théâtre d’acteurs. A partir de trois pièces en un acte d’Anton Tchekhov, il crée Crise de Nerfs au Théâtre de L’Atelier, spectacle pour lequel il retrouve son complice, Jacques Weber, accompagné de Manon Combes et Loïc Mobihan.
Toute la puissance d’un théâtre d’acteurs
Les trois volets de cette représentation nous font voyager parmi les paysages contrastés de la condition humaine. Âpreté et beauté tragique de la vieillesse dans Le Chant du Cygne. Ridicule et désarroi humoristiques d’une vie soumise aux malheurs du quotidien dans Les Méfaits du tabac. Petitesse et hargne burlesques des jeux sociaux dans Une demande en mariage. On passe de la noirceur la plus sensible, la plus poignante, au rire le plus décomplexé. Un rire qui déploie tous les éclats de la théâtralité sans jamais s’adonner aux facilités du cabotinage. Comme c’était le cas dans Le Tartuffe en 2018 et dans La Dernière Bande en 2016 (spectacles mis en scène par Peter Stein), Jacques Weber ici impressionne. Son jeu atteint une forme libre d’ampleur, de virtuosité. A ses côtés, Manon Combes et Loïc Mobihan font, eux aussi, plus que convaincre. Dans le sillage de leur aîné, les deux jeunes comédiens ne s’économisent pas. Ils célèbrent l’art de l’acteur en donnant vie et relief aux élans intimes qui dirigent les bouillonnements contradictoires de leurs personnages.
Manuel Piolat Soleymat
* Interview dans La Terrasse n° 286, septembre 2020.
Décembre : Vendredi et samedi à 19H dimanche à 17h ; vendredi 25 décembre à 19H et mercredi 30 et jeudi 31 décembre à 19h
Janvier : Du samedi 2 au samedi 9 janvier : du mardi au samedi à 19h, dimanche 3 janvier à 17h ; relâche vendredi 1 janvier
Du 20 au 31 janvier du mardi au dimanche à 21h ; relâches mardi 19 et dimanche 24 janvier.
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