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Ancienne des arts vivants et de la scénographie, Delphine Lehericey dirige un François Berléand émouvant dans une comédie dramatique touchante qui prend pour décor un plateau de danse contemporaine. Où se tiennent les répétitions d’un spectacle hors normes chorégraphié par Maria Ribot dite « La Ribot ».
Il y a Proust, le chat qui miaule, les photos de famille au mur, les repas dominicaux. Germain (François Berléand) et Lise (Dominique Raymond), septuagénaires. Ça pose le décor. Sauf que si Germain laisse le temps filer auprès de ses livres, Lise, plus énergique, s’affaire aux répétitions d’un spectacle de danse contemporaine chorégraphié par La Ribot (distribuée dans son propre rôle), mêlant danseurs amateurs et professionnels. Un projet auquel de nombreux artistes se confrontent aujourd’hui : pensons par exemple à Olivier Dubois avec son Tragédie Extended au 104. Mais bientôt la famille est bouleversée par la disparition soudaine de Lise, et Germain se retrouve au centre d’une nouvelle organisation envahissante conçue par ses enfants qui craignent de le laisser seul. Lui n’a qu’une obsession : réaliser le rêve de Lise de participer au spectacle. Il intègre alors la compagnie et, admiré pour son courage et son histoire, prend le rôle principal de la pièce. La découverte de la danse s’installe peu à peu en parallèle d’une nouvelle vie, et l’accompagne avec délicatesse dans l’acceptation et le deuil.
« Se mettre dans les pas de l’autre »
Le film prend principalement pour décor deux cadres que tout oppose, celui de la maison de famille pleine de photos, et celui de l’immense salle de spectacle avec au centre un plateau blanc immaculé. Germain se débat avec les rythmes et les mouvements, les expérimentations de La Ribot et le souvenir de Lise, toujours. Devant son écran, dans sa cuisine ou son salon, Germain s’entraîne avec acharnement. Tandis qu’il ne cesse d’écrire à sa défunte femme, se recrée avec elle un lien tendre et presque physique grâce aux lettres et à la danse. Pourtant, c’est avec les autres danseurs qu’il doit travailler, établir des contacts inhabituels pour qui n’a jamais dansé, lutter contre son corps fatigué mais volontaire. Dans ce registre, François Berléand offre un jeu humain, généreux, de l’homme aimant et aimé, par sa famille mais aussi par ses nouvelles rencontres (Samir notamment, l’assistant chorégraphe joué par Kacey Mottet Klein) qui lui permettent un deuil doux. Les derniers films prenant pour sujet le monde de la danse contemporaine présentaient déjà la discipline comme rassembleuse et réparatrice. Dans En Corps (Cédric Klapisch, 2022), Marion Barbeau, blessée, retrouvait le goût de la danse en découvrant celle d’Hofesh Shechter. Dans Dancing Pina (Florian Heizen-Ziob, 2023), le travail des pièces emblématiques de Pina Bausch connectait des danseurs de tous horizons. Ici, entre mémoire et « présence » rassurante de celle qui l’aime, Germain s’ouvre à la discipline en suivant les pas de Lise. Preuve, s’il en fallait encore, que l’art connecte les âmes pour toujours.
Louise Chevillard
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