« Aux singuliers » de Frédéric Fisbach, 6 soli pour les membres de la Jeune Troupe du Théâtre de la Colline
Théâtre de la Colline / Textes de V. Chalier, G.Chirouze, O. de Corbière-Kalessis, M. de Dinechin, T. Kuttler et S. Septours / Mise en scène de Frédéric Fisbach
Publié le 25 septembre 2024 - N° 325Frédéric Fisbach met en scène 6 soli pour les membres de la Jeune Troupe du Théâtre de la Colline. L’occasion de découvrir de jeunes interprètes et un panorama d’écritures contemporaines.
Comment s’est construit ce dispositif d’Aux singuliers ?
Frédéric Fisbach : Wajdi Mouawad m’a proposé ce projet avec la Jeune Troupe avec pour objectif que tous ses membres puissent partir ensuite avec un spectacle qu’ils pourraient tourner. J’ai participé à la sélection des jeunes gens de cette troisième promotion. Puis il y a eu un appel à projets pour des auteurs de moins de 30 ans. Parmi 400 textes, une quinzaine a été sélectionnée. Et avec Wajdi, nous en avons choisi 6, ceux qui pour nous pouvaient le mieux rencontrer ces jeunes acteurs et actrices. Avec Aux singuliers, ce sont donc 6 seuls en scène qui vont être créés et représentés à raison de 2 par soirée.
« Une forme qui demande beaucoup de maturité »
Qu’est-ce que ces textes nous disent des écritures contemporaines ?
F.B. : Ce sont 6 textes seulement mais qui révèlent un état des lieux. Ces textes très divers véhiculent quelques constantes. Le poids de la transmission, la question de l’émancipation, des personnages de femmes très forts. Tous parlent d’aujourd’hui sous des formes très variées. Traverser les orties, monologue d’une jeune femme qui interroge son rapport à son père, est un texte très intime, tout comme D’ici jusqu’à l’heure, où s’exprime un jeune homme qui enterre son ami. Yersinia Pestis nous ramène au temps de la peste à travers l’histoire d’une femme, tandis que Les années Fleetwood Mac explore un passé plus récent, à travers l’histoire de premières fois et de ratages. Les poules à chair propose une sorte de thriller qui interroge les rapports entre vie rurale et vie citadine, avec une portée politique immédiate, à l’instar de Quand un pigeon a manqué de me crever l’œil… qui se centre sur la question de notre rapport au vivant.
À travers cette diversité de textes, quelles constantes guident vos mises en scène ?
F.B. : Le monologue est pour moi une forme qui demande beaucoup de maturité. Ces jeunes interprètes se lancent tous pour la première fois dans une telle aventure. C’est un vrai défi et je les trouve incroyablement doués. Nous partons de nos expériences de spectateurs pour se tisser des références communes. Je leur demande d’avoir une connaissance du texte fine et sensible, afin qu’ils puissent se raconter des histoires pour porter justement le récit, en se forgeant un imaginaire autour de lui.
Propos recueillis par Eric Demey
A propos de l'événement
« Aux singuliers » de Frédéric Fisbach, 6 soli pour les membres de la Jeune Troupe du Théâtre de la Collinedu mardi 8 octobre 2024 au samedi 19 octobre 2024
Théâtre national de la Colline
15 rue Malte-Brun, 75020 Paris
à 20h, du mardi au vendredi et le samedi 19. Tel : 01 44 62 52 52.