« Arianne, un pas avant la chute », talk-show télévisé de Thomas Gendronneau
Créée en 2011 par Thomas Gendronneau, la [...]
Le rêve, quand il est profondément lié à un état d’enfermement, devient chez Eric Oberdorff matière à une création emplie de contrastes et d’états de corps en transformation.
Il suffit de trois simples pas aux danseurs pour délimiter un espace restreint. Trois petits pas, en variations de directions et d’espaces, et voilà que la notion d’enfermement qui est à la source de la pièce prend déjà tout son sens. Nourri par un travail de plusieurs années en milieu carcéral, le chorégraphe revisite dans cette pièce la démarche déjà concrétisée en format participatif, qu’il réinterroge ici à l’aune d’un duo d’hommes virtuoses. Grincements de portes, cloches en fond sonore, musique électro qui s’installe sous la houlette de Sarah Procissi… les marches se précipitent jusqu’à matérialiser les murs auxquels on se heurte. Au nom du rêve #2 est conçu comme une traversée, un précipité d’états de corps jouant sur une physicalité puissante et des moments suspendus. S’ils s’arrêtent pour prendre le temps de lever leurs bras, tout en lenteur, tout en tension, comme pour mieux ressentir le flottement du corps au gré du vent, c’est pour mieux reprendre une danse où l’accélération et le sol chez l’un, contrastent avec un débordement de gestes sur place chez l’autre.
Entre acharnement et principe de réalité
L’enfermement se ressent alors également dans une frénésie qui les dépasse, dans un trop-plein qui n’offre pas d’échappatoire. Tout l’enjeu de la pièce est de faire ressentir, dans la liberté et tous les possibles qu’offre la danse, entre gestes déliés et saccades, la somme des empêchements à l’œuvre et qui conduisent ces hommes à une impossible quête, à un inaccessible rêve. Avec comme point culminant une course effrénée, faite d’évitements et de sur-place, leur fin devient toute proche. À moins que la musique ne vienne révéler un ailleurs probable, dans les sonorités d’un oud libérateur. Mais Eric Oberdorff ne se contente pas de clore sur une résolution naïve de corps tranquilles en paupières reposées. Il y a comme une boucle prête à se réinstaller, qui interpelle sur la nature fugace des rêves.
Nathalie Yokel
à 14h, relâches les lundis. Tél. : 04 90 86 01 27.
Créée en 2011 par Thomas Gendronneau, la [...]
« Monologue fiévreux » écrit et mis en scène [...]
Barulhos, en français « bruit » voire « [...]