« Sur un fil », chorégraphie de Claire et Antho
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Avignon / 2024 - Entretien / Alain Timár
En 2016, Alain Timár mettait en scène Tous contre tous d’Arthur Adamov avec des interprètes de l’Université nationale des Arts de Corée (K’ARTS). Cette année, le directeur du Théâtre des Halles a de nouveau rejoint l’institution basée à Séoul pour créer une version dystopique de Roméo et Juliette.
Quels liens vous unissent à l’Université nationale des Arts de Corée ?
Alain Timár : C’est une institution au sein de laquelle j’ai mis en scène plusieurs spectacles, dirigé plusieurs master classes, assuré plusieurs conférences. Pour son 30ème anniversaire, K’ARTS (ndlr, Korean National University of Arts) m’a choisi pour mettre en scène une nouvelle création. C’est à la fois, pour moi, une grande fierté et une lourde responsabilité.
Pourquoi avez-vous choisi de transposer Roméo et Juliette en 2100 ?
A.T. : Pour essayer de regarder cette histoire d’une autre façon. J’ai donc imaginé une société du futur, en 2100, dans laquelle la technologie a encore progressé, ainsi que la médecine. Les fécondations in vitro sont devenues majoritaires. Les enfants ne se font quasiment plus naturellement. Les hommes et les femmes n’ont plus de relations sexuelles et amoureuses. Le clan des Montaigu est représenté par une société exclusivement masculine et celui des Capulet par une société exclusivement féminine. Un jour, au sein de ce monde clivé et aseptisé, un jeune homme prénommé Roméo et une jeune femme prénommée Juliette redécouvrent l’amour à l’ancienne. Ils tombent, comme par le passé, amoureux l’un de l’autre. Dans cette époque du futur, leur relation est considérée comme primitive… Bien sûr, cette transposition de Roméo et Juliette n’a pas pour but d’ouvrir un rêve ou un cauchemar, mais de parler de notre monde actuel. Le regard que l’on porte sur lui n’est d’ailleurs pas très tendre. Avant de me rendre à Séoul, j’ai d’abord adapté et traduit Roméo et Juliette en français. Puis, mon texte a été traduit en coréen. Dès les répétitions, je me suis rendu compte que la pièce de Shakespeare trouvait un grand écho dans la société coréenne.
Les comédiennes et comédiens avec lesquels vous travaillez sont-ils différents des interprètes français ?
A.T. : Oui. Une chose est essentielle dans la formation des interprètes de théâtre, en Corée, c’est la pluridisciplinarité. Ces artistes sont à la fois acteurs, danseurs, musiciens, chanteurs… On peut leur demander de faire toutes sortes de choses. La palette de leurs talents est extrêmement complète. Cette richesse m’a permis d’explorer, dans ma mise en scène, des dimensions chorégraphiques, vocales et musicales. Cela, en m’emparant de l’univers de la pièce par le biais de la culture coréenne. En ce qui concerne la musique, j’ai eu le plaisir de retravailler avec Youngsuk Choi, un artiste coréen très connu dans son pays.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 21h.30 Relâche les mercredis. Tél. : 04 32 76 24 51.
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