Vive le Sujet ! Tentatives : Lazaro Benitez et Blandine Rinkel, entre préoccupation politique et entente intime
La deuxième série de Vive le Sujet ! [...]
Il travaille, au sein de la Compagnie Le Cri de l’Armoire, à un théâtre pointu, imaginatif, qui allie art du conte, musique et vision plastique du plateau. Après avoir éclairé d’un jour nouveau la figure de l’ogre et celle de la sorcière, Marien Tillet nous raconte l’histoire d’une vampire.
D’où vient votre envie d’écrire sur une figure de vampire ?
Marien Tillet : J’aime utiliser des figures de fiction pour traiter de questions de société. La fiction est pour moi le chemin le plus puissant pour parler de la réalité. Elle permet la projection de l’auditoire. Mais, paradoxalement, le vampire est une figure qui habituellement ne me plaît pas. Le vampire est toujours un homme, souvent bourgeois, tiré à quatre épingles, trop bien éduqué, trop cultivé, plein de certitudes. Le vampire, c’est presque la quintessence immortelle du patriarcat : droit de vie et de mort, droit d’intronisation, droit de cuissage, fonctionnement pyramidal… Pour moi, écrire un personnage de vampire au féminin, le confronter à un monde urbain et contemporain, c’était immédiatement soulever des questions de survie, d’accès à la violence, de rapport dominant-dominé. Et je voulais un personnage qui subisse son éternité plutôt qu’il en soit le maître, le confronter au paradoxe immortalité / perte de mémoire.
Qui est donc cette femme ?
M.T. : Cette vampire est constellée de manques. Nous ne savons même pas comment elle s’appelle, ni comment se nomment les personnes qu’elle évoque. Elle vient d’arriver dans l’espace de la représentation, comme si elle était au milieu d’une pensée qu’elle a du mal à figer. Quelque chose de plus important, de plus réel que le récit qu’elle nous fait, lui échappe. La comédienne Marik Renner a co-écrit le texte. De ses improvisations sont nés les traits de personnalité de cette vampire : son rapport nostalgique au soleil, sa façon de tirer les fils des souvenirs d’enfance, sa poésie face à la disparition, ses questionnements quant à l’acceptation de la violence pure quand il ne reste plus d’autres choix. Elle évoque cette violence qui, « même enfouie sous des tonnes de béton coulé, irradie pendant des milliers d’années ». Sa faille, c’est de comprendre que si la violence pure est sa seule alternative de survie, le passage à l’acte est une brûlure dont elle ne connaît pas le degré : une brûlure qu’elle redoute.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 21h15. Relâche les 12 et 19 juillet. Tél : 04 90 85 12 71. Durée : 1h10.
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