Hugues Jourdain adapte « Dans ma chambre » de Guillaume Dustan
Dans ma chambre, c’est d’abord un roman qui [...]
Avignon / 2024 - Entretien / Mathieu Belezi
Troisième roman d’une tétralogie de Mathieu Belezi, Un faux pas dans la vie d’Emma Picard est porté au théâtre par Emmanuel Hérault. Seule sur scène, Marie Moriette raconte la condition d’une paysanne partie vivre en Algérie, avec ses quatre fils, dans les années 1860.
Pouvez-vous nous présenter le cycle de romans dont fait partie Un faux pas dans la vie d’Emma Picard ?
Mathieu Belezi : J’ai commencé par écrire C’était notre terre et Les Vieux fous, qui se partage à présent en deux volumes : Moi, le glorieux et Le temps des crocodiles. Ces romans avaient pour personnages principaux des colons riches et puissants. Et puis d’autres voix se sont imposées à moi : les voix de colons pauvres, de ceux qui n’ont jamais droit à la parole. C’est avec ces voix-là, celles d’Emma Picard, celle de Séraphine et d’un soldat sans grade, que j’ai écrit les deux derniers romans de cette tétralogie : Un faux pas dans la vie d’Emma Picard et Attaquer la terre et le soleil.
Quelle place ce troisième volet occupe-t-il au sein de cette tétralogie ?
M.B. : Un Faux pas dans la vie d’Emma Picard met en scène une femme d’une quarantaine d’année qui, avec ses quatre fils, débarque en Algérie dans les années 1860. Elle est pauvre, le gouvernement français lui a offert 20 hectares de terres soi-disant miraculeuses, un bâtiment de ferme, des outils. Croyant au miracle, elle a décidé de traverser la Méditerranée et de commencer en Algérie une nouvelle vie.
Comment est née l’idée de cette adaptation théâtrale ?
M.B. : Grâce au hasard d’une rencontre avec Marie Moriette et Emmanuel Hérault. J’ai d’emblée été touché par leur sensibilité très littéraire, leurs manières d’aborder un texte, d’en fouiller les profondeurs. Ils ont tous les deux voulu lire mes romans algériens. Séduits, ils m’ont proposé une adaptation théâtrale d’Un faux pas dans la vie d’Emma Picard que Marie avait le très fort désir d’incarner sur scène.
Quelle relation unit le romancier que vous êtes au théâtre ?
M.B. : Je ne peux pas travailler sans penser au rythme des phrases que j’écris, à leur oralité, leur musicalité. Je relis tous mes romans à haute voix, deux, trois, quatre fois. Il n’est pas difficile d’imaginer combien je suis heureux de voir le théâtre s’emparer de mon écriture (Célie Pauthe travaille actuellement à l’adaptation de C’était notre terre). C’est la plus belle des manières de comprendre un texte, d’en révéler les profondeurs.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 16h20. Relâche les mardis. Tél : 04 90 86 17 12. Durée : 1h20.
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