J’ai rêvé la révolution de Catherine Anne, mise en scène de Catherine Anne et Françoise Fouquet
L’auteure, comédienne et metteure en scène [...]
Orianne Moretti, fondatrice de la Compagnie Correspondances – Les Arts en partage, présente Trop de de Jaune d’Emmanuel Fandre au Studio Hébertot. Neuf comédiennes et comédiens donnent corps à ce voyage en clair-obscur dans la vie de Vincent Van Gogh. Une belle surprise.
Le 27 juillet 1890, après être sorti se promener avec son matériel de peinture, Vincent Van Gogh revient d’un pas mal assuré à l’Auberge Ravoux, où il loge à Auvers-sur-Oise. Il s’écroule sur son lit, blessé à la poitrine par une arme à feu. Le peintre décède deux jours plus tard, à l’âge de 37 ans. Officiellement due à un acte suicidaire, cette mort brutale a donné lieu à diverses théories. L’une d’entre elles affirme que Van Gogh aurait été victime d’une balle perdue tirée par deux adolescents. Mais la pièce qu’Orianne Moretti met actuellement en scène ne cherche pas à résoudre cette controverse. C’est l’existence de l’artiste (interprété par Thomas Coumans) que Trop de jaune s’attache à mettre en lumière et non sa disparition. Une existence convoquée par le biais de nombreux personnages qui rendent visite au créateur des Tournesols durant son agonie, éclairant au passage de multiples aspects de sa vie. Sa mère (Brigitte Aubry), son défunt père (Laurent Richard), son médecin (Malik Faraoun), son ami Paul Gauguin (Xavier Fabre), sa logeuse (Carole Massana), sa maîtresse Sien (Anne-Lise Maulin), les figures burlesques d’un assureur et d’un huissier (Francisco Gil et Edouard Michelon). Ainsi qu’une prostituée, son frère Théo, des infirmiers, la mort, un journaliste interviewant le peintre à l’occasion d’un show télévisuel…
Les gouffres et les tumultes d’une vie qui s’achève
Loin d’un banal biopic, le texte d’Emmanuel Fandre ne rend pas compte du destin de Vincent Van Gogh de façon exhaustive et linéaire, mais se penche sur ses gouffres et ses tumultes, sur les enjeux humains et les questionnements artistiques qui s’expriment à travers lui. Servi par la judicieuse mise en scène d’Orianne Moretti, qui investit la dimension universelle du texte en nous transportant au sein d’un espace déréalisé et atemporel (la scénographie est de Laëtitia Franceschi), Trop de jaune ouvre toutes sortes de réflexions sur l’acte de création, les empêchements intimes, le poids des relations familiales, l’incapacité au bonheur, la marchandisation des œuvres d’art, la condition de créateur et d’artiste d’avant-garde. Tout ceci se révèle de remarquable manière sur le plateau du Studio Hébertot. Centrés sur la vérité intérieure de personnages qui, souvent sans s’en apercevoir, se malmènent les uns les autres, les comédiennes et comédiens donnent ici corps à des moments de jeu d’une belle intensité. Des moments qui laissent de côté artifices et fioritures pour s’en tenir à l’essentiel : la profondeur de l’être et du dire.
Manuel Piolat Soleymat
Du mercredi au samedi à 21h, le dimanche à 14h30. Durée : 1h35. Tél. : 01 42 93 13 04. www.studiohebertot.com.
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