Les Jardins du Théâtre de Brétigny
La dynamique dedans-dehors impulsée par le [...]
Chor Dada Masilo Dada Masilo : une tornade débarque en France L’Afrique du Sud avait déjà SA chorégraphe, adoubée iconoclaste et subversive par les scènes internationales, en la personne de Robyn Orlin. Aujourd’hui, la toute jeune Dada Masilo pique la curiosité et impose un autre style. Cet été au festival d’Avignon, en septembre à la Biennale de Lyon et à l’automne au Musée du Quai Branly, elle commence à faire parler de la danse sud-africaine… autrement.
Dada Masilo, c’est d’abord un corps. Une flèche sculptée dans l’ébène, une silhouette gracile et fluette, supportant un visage presque poupon s’il n’y avait pas ce crâne chauve et grave pour mettre un point final à la joliesse et au charme. Juste la grâce. Ce corps, c’est aussi et avant tout celui de la danse. Si elle danse depuis son plus jeune âge dans son quartier de Soweto, c’est vers treize ans qu’elle est « repérée » et qu’elle se forme plus avant àla Dance Factoryde Johannesburg. Ses aptitudes concentrent le meilleur du ballet classique avec la créativité de la danse contemporaine. Passion et discipline ont fait d’elle un véritable phénomène, boulimique de danse, passant par le jazz ou le flamenco quand il le faut, créatrice de dix pièces chorégraphiques du haut de ses vingt-six ans, véritable meneuse quand il s’agit de fédérer autour d’un projet des dizaines de collaborateurs.
Swan Lake, le romantisme à la sauce Dada
Sa marque de fabrique se trouve jusqu’à aujourd’hui dans la façon dont elle s’empare des canons du ballet classique occidental. La plupart de ses pièces en proposent une réinterprétation ou se jouent des grandes figures ou héroïnes mythiques. Il faut la voir porter le tutu blanc, endosser un costume qui ne lui est pas destiné, prendre à bras-le-corps une histoire sans complexe. Les Sujets à Vif du Festival d’Avignon ont donné d’elle cet été une autre image : avec son complice Gregory Maqoma, elle donnait à voir une personnalité beaucoup plus complexe, sensible, prompte à absorber les désordres intimes et à renvoyer les troubles d’une femme toujours espiègle malgré tout. Pour l’heure, elle déferle à Paris avec son Lac des Cygnes, où hommes et femmes défont les codes. Elle donne même au prince l’occasion toute nouvelle de faire un coming out. Exit les tabous, voici le temps de la liberté débridée et de la tolérance.
Nathalie Yokel
Théâtre Claude Lévi-Strauss, Musée du Quai Branly, 37 quai Branly, 75007 Paris. Du 17 au 28 octobre 2012, le mercredi à 19h, le jeudi, vendredi et samedi à 20h et le dimanche à 17h. Tel : 01 56 61 70 00.
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