« Une opérette à Ravensbrück », mémoire grinçante et salvatrice mise en scène par Claudine Van Beneden
Claudine Van Beneden adapte l'opérette Le [...]
La fin est proche, nous disent les trublions de La barque acide ! Raison de plus pour aller plus loin dans l’absurde, pour pousser les situations jusqu’à l’irrationnel, chercher un sens dans l’irrévérence, et provoquer des vagues de sensations contradictoires chez le spectateur.
Ils sont une fine équipe venue des quatre coins du monde, mais réunie à l’école de cirque du Lido à Toulouse. Cinq femmes et quatre hommes forment la compagnie La barque acide et constituent le collectif à l’origine de ce spectacle inclassable. À la fois succession de numéros, et grande forme dramatique où se répondent des personnages et où dialoguent des scènes entre elles, The end is nigh ! a de quoi dérouter, mais sans jamais s’éloigner d’un certain humour. Il y a des moments drôles, touchants, des prouesses techniques, des scènes clownesques, des acrobaties, du fakirisme… Une scène collective montre une mécanique extrêmement bien huilée qui fait cohésion au sein de ce groupe hétérogène et dévoile leur sens de l’absurde : une symphonie de grille-pains chorégraphiée comme dans une usine de fabrication de tartines beurrées en livraison à domicile. Les choses vont bon train et se grippent, laissant la société de consommation prendre le pas et porter les corps vers la folie.
Humour, dégoût, sensualité… une palette d’émotions en montagnes russes
Souvent, un caddie vide, poussé par une figure solitaire, revient hanter le fond de scène. Le reste se construit sous la forme de solos, duos, trios, où chacun peut donner libre cours à son personnage et à sa technique circassienne. La diaboliste semble tout droit sortie d’un film d’horreur, à rejouer sa séquence à force de rembobinages et d’arrêts sur image, jusqu’à la résolution finale et plus tardive de son numéro, presque tout en caresse. Inquiétante, certes, mais pas aussi malaisante que ce British complètement déjanté qui provoque le fou rire ou le dégoût à force de ballons de baudruche avalés par le nez. Mention spéciale pour le trio de femmes contorsionnistes et équilibristes sur mains, qui évolue au sol tout en sensualité, dans un triolisme acrobatique où le corps et la chair prennent le dessus. Dans ce spectacle de fin du monde assumée subsistent des parades amoureuses, des moments de grâce, mais aussi des instants potaches qui s’étirent. Pour rien au monde on ne confierait notre existence à ces enfants terribles, pourtant prompts à nous asséner leur manuel de survie pour la fin du monde. On leur laisse volontiers notre bonne humeur, qu’ils malaxent en faisant largement tomber le quatrième mur.
Nathalie Yokel
à 19h30, relâche le 12 juillet. Réservation / billetterie : billetterieavignon@polecirqueverrerie.com
Spectacle vu au Théâtre de Châtillon
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