« Guerre » par Benoit Lavigne avec Benjamin Voisin : une traversée de la Der des Ders en 14-18, théâtralement efficace
Benoit Lavigne met en scène Benjamin Voisin [...]
Singulier, mélangé, Mon nom est Hor est à la fois spectacle de cirque et de marionnette, et promenade quasi métaphysique dans l’univers de trois personnages visiblement perdus. Un collage surréaliste qui compose une atmosphère unique.
Première réplique, prononcée par Hor, la marionnette : « Mon nom n’est pas Hor ». À elle seule, cette entrée en matière qui a été précédée de plusieurs minutes de lutte des deux interprètes humains, Wanja Kahlert et Adrià Montaña, pour faire tenir debout le pantin de bois mal dégrossi, résume bien le ton de cette proposition à la fois étrange et pleine d’un humour absurde et bouffon. On est ici à la croisée de plusieurs histoires, au moins deux, fragmentées et mêlées. Il y a l’histoire de trois amis qui explorent une grotte, et d’une crise déclenchée par l’oubli d’une gourde. Il y a une analyse de la relation porteur-voltigeur, où Hor le pantin est une sorte de double d’Adrià le voltigeur, le premier pouvant se permettre ce que le dernier ne peut pas, à la fois dans les acrobaties et dans le discours.
Patchwork virtuose, au croisement de l’acrobatie et de la marionnette
La présence du pantin sert comme une excuse pour tenter tout ce qui ne se tente pas au cirque : ici, on peut jouer avec la chute du voltigeur jusqu’à l’accident, on peut le jeter en l’air, et la mise en abîme avec le corps de chair de l’artiste de cirque joue à plein. Les deux interprètes manipulent, et ils mobilisent leurs talents de circassiens pour réaliser des portés acrobatiques. Ils pilotent également une partie de la régie, particulièrement les lumières qui ont un rôle central, à la fois pour séparer les scènes et pour sculpter l’espace de la cage de scène nue. Par moments, une seconde marionnette vient se greffer sur le corps de Wanja, brutale et inquiétante. L’ensemble déroutant mais néanmoins émouvant forme une sorte de labyrinthe dans lequel se croisent camaraderie, humour et cruauté. Une expérience déconcertante qui vaut le détour.
Mathieu Dochtermann
relâche le 12 juillet. Tél : 06 37 36 48 89. Spectacle vu au festival MARTO.
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