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Danse - Entretien / Lucinda Childs
Lucinda Childs est au cœur d’un projet qui l’unit à la « déesse du violoncelle » Maya Beiser et à la danseuse étoile du New York City Ballet Wendy Whelan, sur une composition de David Lang en hommage aux victimes du 11 septembre, intitulée The Day.
Quand Maya Beiser vous a-t-elle contactée pour participer à ce projet ?
Lucinda Childs : Elle m’a contactée il y a deux ans, car avant de nous lancer dans ce projet, nous avons beaucoup parlé. Maya était déjà très investie, et avait déjà engagé Wendy Whelan, une merveilleuse danseuse étoile du New York City Ballet, que j’admire énormément. Elle avait déjà travaillé sur les partitions de David Lang. J’ai donc écouté ces musiques et les ai trouvées très intéressantes. Et Maya elle-même est une très belle et fabuleuse musicienne sur scène. Une partie de mon travail de chorégraphe a été de voir comment ces deux artistes pouvaient occuper l’espace du plateau, le partager, et échanger leurs positions selon les deux parties distinctes de la pièce.
Comment avez-vous travaillé ce rapport entre la musicienne et la danseuse, car en voyant des extraits de la pièce on remarque une tension très forte entre les deux ?
L.C. : La musique est en deux parties. World to Come, la deuxième partie, est très abstraite, alors que The Day, la première partie, qui rassemble des phrases issues d’internet qui interviennent toutes les six minutes et racontent le souvenir le plus marquant d’un grand nombre de personnes, est très affective. Nous avons travaillé ensemble lors de chaque répétition et avons trouvé un mode de coexistence entre les deux artistes. Bien qu’il n’y ait aucun contact physique entre elles, ces deux interprètes sont très connectées. Elles ont une présence très forte, au sens émotionnel du terme, elles sont d’une grande sensibilité l’une envers l’autre.
En quoi ce thème autour du 11 septembre vous a-t-il particulièrement touché ?
L.C. : Je pense que tout le monde, y compris en France, a un souvenir de ce jour-là. Dans la pièce, c’est une réflexion diffuse, construite surtout par le compositeur David Lang qui a reçu une commande autour de cet événement. Il se sentait investi d’un devoir pour que ces gens qu’il ne connaissait pas ne tombent pas dans l’oubli. C’est pourquoi il a eu cette idée de phrases postées sur internet ou les réseaux sociaux, comme une litanie de souvenirs uniques appartenant à des inconnus.
Il y a beaucoup de femmes dans cette production, la musicienne, la scénographe, la danseuse, vous en tant que chorégraphe, la créatrice lumière, la costumière, la vidéaste…
L.C. : Oui. Et ça a été un réel atout. C’était important pour la collaboration, pour le travail, pour se comprendre les unes les autres, c’était fluide, très confortable pour trouver des solutions. En fait, c’était bien !
Propos recueillis par Agnès Izrine
Tous les jours à 20h00, sauf dim. 26 à 15h00. Relâche lundis. Tél. : 01 42 74 22 77. Durée 1h00.
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