Ici & là sous la houlette du Centre de Développement Chorégraphique occitan
Ici, c’est Toulouse, et là, ce sont sept [...]
Entre danse et théâtre corporel, Peeping Tom crée des spectacles époustouflants, perturbants, surréels, et des chorégraphies qui défient l’imagination. Kind est de de ceux-là !
C’est la fin de la deuxième trilogie pour le collectif Peeping Tom composé de Franck Chartier et Gabriela Carrizo. Si la première s’intéressait au territoire familier (Le Jardin, le Salon, Le Sous-Sol ), la deuxième scrute les histoires de famille avec Vader (Père), Moeder (Mère) et Kind (Enfant) son dernier opus. Et dans ce rôle, c’est la mezzo-soprano de 55 ans, Euridike De Beul, qui s’y colle, en petite fille trop grande qui réunit en un seul personnage l’innocence d’un chaperon rouge à bicyclette et l’effroi suscité par tous les loups imaginables. Comme toujours, Gabriela Carrizo et Franck Chartier nous offrent un paysage avec vue plongeante dans les méandres de l’inconscient. Ce troisième volet se focalise sur les émotions cachées que peuvent dissimuler des constellations familiales, vues cette fois à travers le regard d’un enfant. Dans ce monde-là, il y a des rochers qui s’écroulent et des forêts plus sombres que la nuit, des rêves cruels, des personnages qui sont des choses, et des objets qui s’animent brusquement.
Rêves ou cauchemars ?
On retrouve dans Kind tout l’univers de Peeping Tom, des décors hyperréalistes pour des tableaux surréalistes, des randonneurs étranges, une biche perchée sur hauts talons, un bébé sapin malheureux… Sur fond de collages musicaux (Euridike peut « tout » chanter !) de Wagner à Janis Joplin, Peeping Tom touche au cœur de nos problématiques actuelles. A savoir, dans ce monde où la violence ne peut qu’augmenter, où la planète étouffe, faut-il encore enfanter ? Mais la pièce interroge aussi la difficile construction d’un individu. Comment les enfants expriment-ils des craintes liées à la perte de repères, par exemple quand les parents sont absents ? Comment remanient-ils des situations traumatiques ? Comment échappent-ils au pire par le jeu ou l’illusion ? Le tout est porté, comme d’habitude, par une troupe de danseurs aussi virtuoses qu’exceptionnels et par quelques figurants recrutés sur place.
Agnès Izrine
dans le cadre de la programmation Hors les Murs du Théâtre de la Ville.
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