« Certains l’aiment show ! » par Yann-Joël Collin et les siens : chaud devant !
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Nathalie Fillion imagine un nouveau projet à visée poétique, musicale et cathartique, qui scelle sa collaboration avec le chorégraphe Jean-Marc Hoolbecq, pour un théâtre qui fait chanter les corps.
Paris, 2027 : dans l’hôpital de La Salpêtrière, où Charcot mettait jadis en scène les symptômes de l’hystérie, mal où les corps éructent quand la parole est tarie, Nathalie Fillion installe une infirmerie nouvelle. L’unité de soin et de recherche post #MeToo, mouvement qui rendit les mots aux maux des femmes, est dirigée par la professeure Rose Spillerman, neuropsychiatre iconoclaste, flanquée de son indéfectible assistant Mario, chef de la chorale de l’hôpital. Le service accueille Iris, qui ne parle plus. Comment faire cesser cet assourdissant silence ? « S’il n’y avait pas d’indicible, je n’écrirais pas. », dit Nathalie Fillion, qui veut, avec cette pièce, « rire du désastre, faire du beau avec du laid, chanter et danser sur les ruines » afin de « ne pas renoncer à la beauté ».
Les corps pour le dire
Si l’hôpital du silence d’Iris est « le point d’ancrage d’une réalité mouvante », sur laquelle protagonistes et spectateurs projettent fantasmes et inquiétudes, « il est aussi le lieu d’où on largue les amarres pour partir vers des fictions multiples, d’autres dimensions imaginaires, d’autres espace-temps ». La musique et la danse sont les guides de cette odyssée au féminin, dont la boussole est le conseil de Jacques Lacan à une amie bègue : « si tu ne peux pas le dire, chante-le ». Avec ce spectacle, Nathalie Fillion imagine un protocole sanitaire original pour « écrire collectivement le récit de nos fêlures », « rire de nous-mêmes au bord des larmes », en pariant que l’humour, force théâtrale de distanciation, soigne les symptômes morbides. Le théâtre de Nathalie Fillion est une alternative au bal des folles de la Salpêtrière : mieux que le bain glacé ou la flagellation chers au bon docteur Charcot, la mise en jeu des fantasmagories offre une scène cathartique à la dignité retrouvée. La féminité est une création plutôt qu’une castration.
Catherine Robert
Jeudi à 19h, vendredi à 20h, samedi à 18h et dimanche à 15h. Tél. : 01 47 90 95 33. Le 4 mai à 20h30 à l’Arsénic, à Gindou. Du 3 au 21 juillet à 20h20 au Théâtre du Train Bleu, à Avignon (relâche les 8 et 15 juillet).
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