Une Vitalité désespérée
Autour de textes de Pasolini sur la norme et [...]
Brigitte Bladou ressuscite Simone de Beauvoir et propose un plongeon festif et jovial dans l’atmosphère du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre, en forme de baptême libertaire.
« Il est temps de mettre Simone de Beauvoir, dont le Deuxième sexe, au programme de philosophie et comme livre de chevet. Il est temps de redonner aux femmes le goût de conquérir le monde plutôt que de s’en protéger, de refuser tout destin obligé, y compris celui de victime, d’apprendre à dire non. », écrit Brigitte Bladou, qui a choisi de rendre hommage à la « Reine mère » du féminisme en retraçant les étapes de sa vie. « Simone de Beauvoir n’est pas une personne froide, au contraire, il y a en elle un volcan de sentiments intenses, mais son intellect est si rapide, sa capacité verbale si impressionnante, que ses sentiments n’ont pas le temps de monter à la surface avant d’être formulés. » Entre la fureur des affects et la rigueur du concept, se précise donc le portrait d’une femme tout feu tout flamme !
Simone se dévoile
Entre musiques et chansons d’avant et d’après-guerre, le spectacle fait revivre le Castor, comme l’appelait Jean-Paul Sartre. Ses combats, ses amours, ses amants, ses maîtresses : toujours « elle exprime sa gourmandise de la vie, sa joie de vivre qui force le respect ». Caractère trempé, voire intransigeant, elle n’aimait pas ceux qu’elle voyait renoncer ou se compromettre, et, comme le remarque celle qui l’interprète et lui voue une immense admiration : « Ses amours, passions, combats politiques et écrits encore aujourd’hui d’une brûlante actualité. Hier Simone de Beauvoir a soulevé les foules, libéré nos mères, nos grands-mères du carcan. Elle appelait à un espoir de liberté qui laissait place à la parole, la parole enfouie, engourdie par des siècles d’ignorance, d’oppression : la parole des femmes. » Pour Simone de Beauvoir, donc, devenue libre à défaut de devenir femme, ce spectacle vaut comme vibrant hommage, mais aussi comme invitation à continuer à suivre son exemple, puisque, « se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres ».
Catherine Robert
à 22h ; relâche les 11, 18 et 25 juillet. Tél. : 04 32 76 02 79.
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