Akzak, l’impatience d’une jeunesse reliée, propos recueillis avec Héla Fattoumi et Eric Lamoureux
Dans cette création plusieurs fois reportée, [...]
Amala Dianor s’associe à Noami Fall, Ladji Koné et Alioune Diagne, trois chorégraphes ouest-africains, pour créer Siguifin.
En conviant le public au Palais de la Porte Dorée pour la création in situ de Siguifin, l’Atelier de Paris nous invite à un évènement hautement symbolique. Pap Ndiaye, directeur du lieu, ne s’y trompe pas qui ouvre la soirée en rappelant que l’édifice a été érigé à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931, se réjouissant ensuite que les temps aient changé. Car Siguifin est un projet singulier. Trois chorégraphes d’Afrique de l’Ouest, Noami Fall, Ladji Koné et Alioune Diagne, ont travaillé avec des danseurs respectivement au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal, avant que tout le monde ne se retrouve à Dakar pour qu’Amala Dianor, jouant les chefs d’orchestre, règle l’ensemble. Avec ce projet, ce dernier entend partager l’énergie d’une nouvelle scène africaine riche et prolixe, mais aussi offrir à de jeunes interprètes l’opportunité de traverser les frontières pour conforter leurs vocations, propulser leurs carrières.
Cadavre exquis chorégraphique
Dans le monumental forum du Palais les neuf jeunes gens (six danseurs et trois danseuses dont l’une à la voix puissante, envoutante) montrent une énergie remarquable et une fraîcheur vivifiante. La chorégraphie mêle langages contemporain, urbain et africain, les appuis sont puissamment ancrés, les pieds martèlent le sol. Le cadavre exquis prend et donne lieu à un « monstre magique » (la signification de Sigifin en bambara) certes protéiforme mais fluide et cohérent, qui offre quelques moments jubilatoires. Si tous les interprètes s’en emparent avec fougue, certains le faisant même avec brio, d’autres ont plus de difficulté, peinant à rentrer dans leur rôle, à passer d’un langage à l’autre. Gageons qu’il ne s’agit là que d’un manque de temps et que les talents conjugués de l’équipe de Siguifin comme leur évident enthousiasme viendront à bout de ces problèmes d’ici la première officielle en salle, au festival Suresnes Cités danse.
Delphine Baffour
Durée : 55 mn. Spectacle créé in situ les 16 et 17 septembre au Palais de la Porte Dorée, dans le cadre de la saison Africa 2020.
Également les 15 et 16 janvier à Suresnes Cités Danse (première), le 20 janvier à l’Auditorium Seynod, Annecy, le 25 janvier au Collectif 12, Mantes-la-Jolie, les 1er et 2 février à Pôle-Sud, Strasbourg, le 5 février au Centre culturel, Saint-Père-en-Retz.
Dans cette création plusieurs fois reportée, [...]