Memory Loss d’ Ann Van den Broek

On découvrait l’esthétique radicale d’Ann Van den Broek (2014) avec The Black Piece, un spectacle dansé dans le noir, qui jouait avec nos peurs. Avec Memory Loss, la chorégraphe déplie à nouveau son esthétique minimaliste et tranchante, toujours en noir et blanc, pour clore un triptyque sur un sujet tout aussi effrayant : les maux qui affectent la mémoire. Eclairés par des spots blafards presque aveuglants, les danseurs et danseuses de sa compagnie WArd/waRD, se déplacent avec une précision rectiligne sur le plateau carré, comme pour retranscrire l’ambiance d’un hôpital. Au-dessus d’eux, un écran qui diffuse des images filmées en direct affiche leurs visages en gros plan. Ann Van den Broek prend à bras le corps le tabou de la perte de mémoire et nous fait pénétrer dans son univers rude et introspectif.

Belinda Mathieu