La comédie musicale « Les Misérables » revient au Châtelet dans une nouvelle mise en scène de Ladislas Chollat
La comédie musicale tirée de l’œuvre de [...]
Serge Noyelle, metteur en scène et co-directeur avec Marion Coutris du Théâtre des Calanques, reprend cette œuvre majeure du répertoire classique. Son Tartuffe, tout en jouant avec les paradoxes du tragi-comique, appuie habilement sur le caractère satirique et sombre du travestissement. Stimulant.
« Tartuffe est un modèle ; il est l’exemple de l’homme en société tel que la norme le définit. La norme génère l’imposture. Nous devons nous en méfier. Tartuffe est d’une brulante actualité » note Serge Noyelle. L’intention déclarée, celle de faire éprouver toute la contemporanéité de la figure éponyme qui traverse les âges, est soutenue par la mise en valeur de la grande modernité de la pièce, regardée comme une espèce de « boule à facettes » où « les masques opèrent comme des révélateurs ». Avec cette approche, la familiarité qui nous lie à ce puissant chef-d’œuvre dramatique est revitalisée tandis qu’est valorisée la part prise par toutes les figures dans le développement de l’intrigue. Rappelons le fil rouge de la pièce : Orgon, patriarche archétypal, fait preuve d’un aveuglement à peine croyable en accueillant chez lui un usurpateur qui se travestit en « homme de bien », et parvient à être promis à la fille déjà engagée du maître de maison, spolie la maisonnée de tous ses biens et courtise effrontément la mère, ce qui finira, non sans mal, par le perdre.
Une mise en scène d’une grande vitalité
Attentif aux oscillations tragi-comiques vertigineuses qui caractérisent « Tartuffe », le metteur en scène s’attache également à donner particulièrement à entendre cette violence omniprésente, cette cruauté portée par la duplicité, qui échappent au masque comique en assombrissant dramatiquement la pièce. Cette férocité est contrebalancée par la grande vitalité de la mise en scène. Et du jeu. De jeunes acteurs professionnels ont été choisis, qui mettent toute leur fougue et leur enthousiasme – parfois un peu trop – au service des intentions qui président à leurs différentes interprétations. On peut tous les citer : Nino Djerbir (excellent Orgon), Lucas Bonetti (très jeune mais très persuasif Tartuffe), Jeanne Noyelle (Dorine), Camille Noyelle (Elmire), Guilhem Saly (Cléante), Marion Coutris (Madame Pernelle), Romain Noury (Damis), Louison Bergman (Mariane), Robin Manella (Valère), Julien Florès (Monsieur Loyal). Les comédiens évoluent dans un seul et même décor qui place au centre du plateau une table recouverte d’un drap blanc et peuplée de verres vides. Métaphore de l’ambiance de fête brutalement interrompue de la première scène, des réunions familiales harmonieuses mises à mal, elle doit aussi de trôner au rôle qu’elle tient dans la scène d’anthologie qui voit Tartuffe être démasqué par Elmire. Un choix scénographique aussi minimaliste qu’astucieux qui ne laisse place à aucun temps mort.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
à 20h30. Tél : 04 91 75 64 59. Durée : 2h.
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