« Notre Comédie humaine » ou les terribles aventures de Lucien de Rubempré par le nouveau théâtre populaire
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Robin Ormond met en scène les jeunes de l’académie de la Comédie-Française et revisite Marivaux dans une version composite, susurrée au micro et cachée derrière des tulles
À une époque où la philosophie enquête sur l’état de nature, Marivaux pose la question de l’origine des sentiments. La Dispute met en scène l’expérimentation imaginée par le Prince, et avant lui par son père, pour trancher le débat. Robin Ormond part de cette trame, à laquelle il ajoute les personnages de L’Épreuve (Lucidor invente un stratagème pour vérifier qu’Angélique l’aime vraiment) et d’autres pièces de Marivaux (La Double Inconstance, L’Ile des esclaves, Le Jeu de l’amour et du hasard et L’Heureux Stratagème). L’intrigue revisitée a pour cadre un immeuble doté d’une cave, sorte de boîte de Pétri dans laquelle poussent et s’enflamment les affects. Très vite, on ne comprend plus bien qui est qui. On suit les aveux, les manipulations, les négociations, les discussions de jeunes gens apparemment contemporains, qui chuchotent derrière un écran, s’étirent, s’ébrouent, se reniflent et se lèchent pour comprendre ce qu’est l’amour, pendant qu’un apiculteur dirige leurs rencontres.
Transparence et obstacle
Le spectacle a été créé avec les comédiens de la promotion 2023 de l’académie de la Comédie-Française (ruche de jeunes diplômés des grandes écoles supérieures d’art qui bénéficient ainsi d’un complément de formation). Sanda Bourenane (Angélique et une employée), Vincent Breton (Blaise et une employée), Olivier Debbasch (Frontin), Yasmine Haller (Lisette et une invitée) et Alexandre Manbon (Lucidor) interprètent les personnages de cette étrange mixture. Il y est question des affres de la vie moderne, de la catastrophe qui guette, de problèmes de colocation et de brossage de dents, sur fond de millénarisme dystopique, comme en raffole notre époque. La grande confusion se drape dans des envolées métaphysiques chichiteuses où les arrière-petits-enfants du siècle semblent des pantins versatiles et stéréotypés. Tous les procédés de la déconstruction sont réunis pour une machine à poncifs qui tourne à vide. On a l’impression d’être sur la plage où bêle Claude François dans Pauvre petite fille riche…
Catherine Robert
A 15h, 19h30, 20h ou 21h (détail des jours de représentation sur https://lascala-paris.fr). Tél. : 01 40 03 44 30. Durée : 1h20.
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