Scènes ouvertes à l’insolite, édition 2020

Avec huit spectacles, une exposition et une projection, la 13^ème édition de la biennale Scènes ouvertes à l’insolite (SOI) offre un bel aperçu de l’expérimentation actuelle en matière de marionnettes et de théâtre d’objet. Experts dans l’art de transformer toutes sortes de choses quotidiennes ou abandonnées en univers foisonnants, les artistes programmés font du bricolage et de la manipulation des outils d’exploration de notre monde, dans toute sa diversité. Dans L’Appel du dehors et L’Imposture qui ouvrent le festival, Fanny Bouffort et Lucie Hanoy se mettent par exemple à hauteur d’enfants à travers un paysage d’objets et un karaoké au vitriol. Avant de laisser place à d’autres formes et d’autres récits.

Des objets pleins de vies

Avec Éclipse de Léo Rousselet, les SOI font une incursion du côté du jonglage et de la magie. C’est ensuite dans la trouble réalité des laboratoires pharmaceutiques que nous entraîne I killed the monster de Gildwenn Peronno, tandis que 589m de mémoire(s) des sœurs Amélie et Pauline Madeline nous met en présence des paroles d’un paysan. Mon bras de la compagnie Studio Monstre traite quant à lui du marché de l’art sous forme de fable, tandis que la marionnettiste polonaise Elzbieta Jeznach revisite Dom Juan au féminin, et que Myriam Gautier s’aventure dans la mythologie grecque à travers une mini-conférence tissée d’anecdotes. Les territoires de la marionnette et de l’objet sont vastes : avec presque rien, ils nous mènent partout.

Anaïs Heluin