François Verret démontre, une fois encore, la possibilité d’un lien bel et bien palpable entre la littérature et les arts scéniques.
François Verret aura tout essuyé : les tempêtes de l’esprit selon Kafka, les questionnements sur l’humanité de Robert Musil, l’écriture de Faulkner… Ici, l’œuvre centrale est Moby Dick et l’évocation dans le spectacle semble plus lisible que dans ses précédents projets. Est-ce la place plus importante laissé au corps et à la danse ? Dans Sans retour, les évolutions des artistes (sept sur scène, et autant de disciplines artistiques traversées) sont à la mesure des péripéties du personnage d’Herman Melville. La quête et le voyage initiatique se traduisent par un déferlement de gestes, d’élans dans un espace vide et blanc. Happés dans un tourbillon alimenté par d’énormes ventilateurs, les corps souffrent de cette logique implacable, qui les conduit, à l’instar d’un Ismaël, vers une fin inéluctable. Sans retour.
N. Yokel
Sans retour de François Verret, le 24 octobre à 20h30, et le 25 à 19h30, au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, place Georges Pompidou, 78 Montigny-le-Bretonneux. Tel : 01 30 96 99 00.