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Sang et Or

Sang et Or - Critique sortie Danse
© C. Raynaud de Lage Légende photo Sang et Or enchaîne avec générosité des numéros époustouflants

Publié le 10 octobre 2007

Ni traditionnel ni contemporain, le cirque Zanzibar fait briller les couleurs de la vie. Tout « simplement » virtuose.

Sautillant joyeusement par-dessus la fâcheuse césure entre traditionnel et contemporain, Zanzibar envoie valdinguer les étiquettes et prend la tangente en piste ! En trois créations depuis 2001, il a déjà sillonné le monde et connu les plaisirs fort convoités du succès. « Nous conjuguons une démarche de création, un mode de vie itinérant et l’autonomie de notre lieu de diffusion grâce au chapiteau. Nous sommes un cirque en cavale, à la fois insolent et libre, mais loyal et populaire, raconte Jef Odet, cofondateur de cette aventure avec sa femme Chloé. Nous appartenons à la marge. J’aime cette façon d’exister socialement en échappant au système. » Avec Sang et Or, Zanzibar retourne aux sources de la dramaturgie circassienne et plonge dans l’esthétique des années 20, époque où littérature, variété, music-hall se côtoient autour de la piste. « C’est un spectacle de cirque total, qui amène des émotions les unes après les autres, sans se justifier, comme si le public avait accès à ce monde-là sans besoin d’une narration, d’une initiation ou de codes. »
Un nouveau cirque d’autrefois
Pour composer la partition, Jef Odet s’est inspiré du Cri de Munch. « Ce tableau évoque pour moi le cri primal, à l’origine de notre dramaturgie, c’est-à-dire cette peur qui tenaille l’artiste quand il entre en piste et affronte le risque au milieu du public, sans tricherie. Par le dépassement de lui-même, par le sacrifice, par la jouissance de la prouesse, il atteint l’extase rédemptrice. Il est pardonné. » Sur la piste, les treize artistes enchaînent numéros époustouflants et joyeuses incartades. « Le sang renvoie à ce qui nous relie : le besoin de famille, de clan, la sueur que nous versons tous les jours pour atteindre à l’excellence par notre travail. L’or, c’est le moment de grâce, ce temps suspendu, lorsque, à la fin du spectacle, nous sentons la joie partagée avec le public. » Et cette liberté-là n’a pas de prix !
Gwénola David


Sang et Or, par Zanzibar, mise en scène de Christian Lucas, du 19 au 28 octobre 2007, à 20h, sauf mercredi 15h et dimanche à 16h, relâche lundi et jeudi, sous chapiteau à l’Espace Cirque d’Antony, Rue Georges Suant (quartier Pajeaud), 92. Rens. 01 46 66 02 74. A voir : PARADE, La Foire du trône de 1936 à 1947, exposition exceptionnelle des photos de Marcel Bouvet.

A propos de l'événement


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