Mathurin Bolze fait le grand saut en terre arctique avec « Immaqaa, ici peut-être »
Mathurin Bolze nous plonge dans l’épaisseur [...]
La metteuse en scène Maëlle Poésy, en complicité avec l’auteur Kevin Keiss, reprend dans une nouvelle distribution son remarquable Cosmos, créé au Théâtre Dijon Bourgogne, centre dramatique national qu’elle dirige. Faisant s’entrelacer diverses lignes narratives, diverses pratiques scéniques, diverses atmosphères sonores et visuelles, cette proposition inspirée donne la parole à des femmes qui s’affirment pour concrétiser leurs rêves.
Il se passe toutes sortes de choses dans Cosmos (texte publié aux Éditions L’Œil du Prince). Des choses singulières, ambitieuses, qui nous parviennent par de multiples biais. Ne racontons pas tout. Laissons planer un peu de mystère sur cette création qui, elle-même, s’extirpe des codes de la linéarité pour avancer par ellipses, par contrepoints, sans jamais rompre les liens qu’elle établit avec les spectatrices et spectateurs auxquels elle s’adresse. Disons peut-être simplement que Cosmos place en son centre des destins de femmes d’hier et aujourd’hui. Des femmes qui nous confient qui elles sont, ce qui les animent, ce à quoi elles rêvent. Deux d’entre elles, nos contemporaines, sont astrophysicienne et astrobiologiste. Elles nous parlent, les yeux dans les yeux, sans effet de théâtralité, de l’univers, des étoiles, des implications scientifiques et métaphysiques de leurs recherches. Trois autres viennent du passé. Elles font partie des Mercury 13, un groupe de pilotes d’avion américaines à qui l’on a fait passer des tests, dans les années 1960, en vue d’envisager leur participation au programme de conquête spatiale de la NASA, avant de leur en barrer l’accès, malgré leurs résultats.
Des femmes qui regardent vers le ciel
À travers un sens aigu du présent théâtral, Cosmos passe d’une époque à l’autre, d’un chemin de vie à un autre, en composant une partition scénique éclatée et pluridisciplinaire. Le résultat est d’une étonnante fluidité. Deux comédiennes-circassiennes (Dominique Joannon, Liza Lapert) et trois actrices (Caroline Arrouas, Elphège Kongombé Yamalé, Mathilde-Edith Mennetrier – en alternance avec Juliette Savary) donnent pleinement corps aux différents tableaux de ce spectacle à la beauté charnelle. Les scènes dansées sont de Leïla Ka, les lumières de Mathilde Chamoux, les vidéos de Quentin Vigier, les costumes de Camille Vallat. La scénographie est d’Hélène Jourdan, le son de Samuel Favart-Mikcha. Tous ces gestes de création se rejoignent pour former des panoramas à l’âme profonde et sensible. Certains ont le charme du réel. D’autres sont totalement oniriques. Des astronautes en combinaison investissent le plateau. Des personnages se suspendent dans les airs… La proposition fortement personnelle de Maëlle Poésy nous parle intimement. Elle ouvre de vastes zones d’invisible, impose une forme d’inconscient qui éclaire au-delà des mots et des images.
Manuel Piolat Soleymat
Les 1er et 2 avril à 20h30. Tél : 01 30 96 99 00. Durée : 1h40.
Spectacle vu en novembre 2023 au Théâtre Dijon Bourgogne.
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