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Dans un presque-monologue reprenant [...]
Créée en 2018, Les idoles, mise en scène par Christophe Honoré, revient au Théâtre de la Porte Saint-Martin et rend hommage à six figures artistiques majeures de la fin du XXe siècle, qui ont succombé au sida. Un spectacle puissant qui donne la parole aux disparus pour célébrer la vie.
Cyril Collard, Serge Daney, Bernard-Marle Koltès, Hervé Guibert, Jean-Luc Lagarce, Jacques Demy : tous avaient en commun la maladie qui les a emportés trop tôt. Le metteur en scène convoque ces artistes – réalisateurs, écrivains, dramaturges… – et leur donne tour à tour la parole afin que se confrontent leurs points de vue sur le désir et la mort, durant les années sida qui ont marqué toute une génération. Ils sont incarnés avec une grande justesse par Harrison Arévalo, Jean-Charles Clichet, Marina Foïs, Julien Honoré, Paul Kircher et Marlène Saldana qui oscillent entre gravité et légèreté, entre monologues et exubérantes discussions, et font état du rapport singulier que chacun entretenait avec l’art et la vie, entachés par le VIH. Avec un rythme parfaitement maîtrisé, Christophe Honoré emporte le spectateur, tantôt bouleversé devant le monologue poignant de Marina Foïs qui raconte les derniers instants de Michel Foucault dans les yeux de son ami Guibert, tantôt hilare face aux répliques savoureuses de Collard, magnifiquement interprété par Harrison Arévalo, tantôt transporté par la danse extravagante de Marlène Saldana. Les six héros dialoguent continuellement, plaisantent souvent et débattent de la place que doivent occuper l’homosexualité et la séropositivité dans le geste artistique, notamment face à Demy qui a fait le choix du silence.
Une ode à la vie
Dans Les idoles, Christophe Honoré souhaite procéder au rituel du retournement des morts – déterrer les défunts pour danser avec eux puis les réenterrer – et raconter le manque qui a fait suite au déploiement mortifère du sida qui a brûlé ses héros. Si la mort et la maladie sont omniprésentes, c’est pourtant la célébration de la vie, la force du désir et l’immortalité de l’art qu’on retient de ce vibrant hommage, porté par la vitalité folle de la mise en scène et la profondeur du jeu des comédiens. Le metteur en scène a procédé à un important travail de documentation sur la vie et les œuvres des artistes et a transmis ce matériau aux acteurs. Pendant un instant, Collard, Daney, Koltès, Guibert, Lagarce et Demy sont face à nous et le passé fusionne avec le présent, leur disparition précoce est compensée par l’intensité de leur pulsion de vie, qu’ils transfèrent au spectateur. Cette convocation s’inscrit comme une véritable ode à la vie.
Hanna Abitbol
Du mardi au vendredi 20h. Samedi 20h30. Dimanche 15h. Relâches les 27 et 28 mars Durée : 2h10
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