Mounia Nassangar crée « Stuck » autour du burn out
Avec Stuck, Mounia Nassangar expérimente le [...]
Danse contemporaine - Critique
Le Ballet de l’Opéra national de Paris, en grande forme, inaugure sa saison avec un programme Forsythe / Inger qui lui sied à merveille.
C’est William Forsythe qui ouvre les débats avec Rearray, créé en 2011 pour Sylvie Guillem et Nicolas Le Riche, revisité aujourd’hui pour trois interprètes. Tout l’art de la déconstruction du maître brille dans cette pièce où les soudains changements de direction, ruptures, accélérations se multiplient, créant un fort sentiment d’étrangeté. Roxane Stojanov y apporte une certaine rondeur, Takeru Coste une vive tension, Loup Marcault-Derouard s’y coule avec une parfaite aisance, un remarquable naturel. Puis vient le temps de Blake Works I, taillé sur mesure pour le Ballet de l’Opéra en 2016. Hommage rendu par le chorégraphe à l’école française qu’il déhanche au rythme de la pop star James Blake, encanaille d’un zest de voguing, d’un soupçon de popping, cet opus a tout du « feel good ballet ». Ses vingt-quatre interprètes, tout sourire, y montrent l’étendue de leur savoir-danser. Germain Louvet et Paul Marque, tous plaisirs et virtuosités dehors, y brillent particulièrement.
Le classique revisité
Dans la lignée de Mats Ek, qui dirigea avant lui le Cullberg Ballet, le néoclassique de Johan Inger est plus narratif, plus émotionnel, moins conceptuel que celui de William Forsythe. C’est ce que l’on vérifie avec Impasse, pièce fort réussie créée par le suédois pour le NDT 2 en 2020, qui entre aujourd’hui au répertoire de l’Opéra de Paris. Trois jeunes gens – superbes Ida Viikikonski, Andrea Sarri, Marc Moreau – sortent d’une maison stylisée dont les contours se dessinent en néon. Ils s’emparent du plateau de leurs mouvements d’une rare amplitude, souples, exagérés, joyeux, innocents. Alors qu’ils sont bientôt rejoints par six urbains et urbaines en costumes noirs et six autres personnages burlesques fortement grimés, ils se laissent happer par la fête, sorte de carnaval décadent et sensuel. Leur maison alors ne cesse de rétrécir tandis qu’un rideau tombe lentement sur le devant de la scène, réduisant inexorablement leur espace. Malgré la vitalité et la virtuosité de la pièce, le message écologique, sombre, est bien compris. Last but not least, le soir de la première comme les 9 et 10 octobre prochains, se laissent découvrir en préambule le fameux défilé présentant toute la troupe, des petits rats de l’école aux étoiles, mais aussi Word for Word de My’Kal Stromile. Danseur au Boston Ballet, ce protégé de William Forsythe revisite à l’instar de son mentor la technique classique pour l’amener vers la modernité. Trois danseurs et deux danseuses en tutu et pointes enchainent en solos, duos ou ensemble grands sauts, pirouettes et arabesques avec un certain swing et souvent une grande célérité qui leur permet de déployer toute leur agilité.
Delphine Baffour
Les 9 et 10 octobre à 19h30, les 11, 18, 19, 25, 26 et 31 octobre à 20h00, les 27 octobre et 3 novembre à 16h. Tél. 08 92 89 90 90. www.operadeparis.fr. Durée : 1h40 avec un entracte.
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