Redécouverte de Fanny Mendelssohn autour d’Elena Bashkirova
Elena Bashkirova et les musiciens du Festival [...]
Au programme à travers la principauté, créations et répertoires revisités avec notamment Michel Dalberto, le BBC Symphony Orchestra ou encore le Quatuor Diotima.
Quarante années d’existence, dont dix-neuf confiées à l’invention malicieuse du compositeur Marc Monnet, ont fait du Printemps des arts de Monte-Carlo une manifestation sans pareille, riche et décloisonnée. Bruno Mantovani, directeur du festival depuis l’an dernier, sait, comme son prédécesseur, ce que programmer veut dire. Il est compositeur, chef d’orchestre, directeur d’ensemble (entre autres) : trois activités qui amènent à faire des choix, chercher des équilibres, surprendre et prendre des risques.
Glissements et surprises
Le début de cette édition est ainsi tout en glissements : Michel Dalberto célèbre le piano de Schubert, entre fresques narratives et miniatures (9 mars) puis avec Edwin Crossley-Mercer (10 mars) confronte les lieder aux mélodies de Fauré, Duparc et Franck, dont le très littéraire poème symphonique Les Djinns ouvre le festival (8 mars, avec l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo). On entendra de nouveau Franck, à l’orgue par Thomas Ospital (16 mars), et Fauré, avec Aurélien et Denis Pascal au violoncelle et piano (19 mars). Un autre nom arrive alors : Scriabine, qui fond d’un seul élan la grande forme et la vision fugitive. Varduhi Yeritsyan interprète ses dix sonates à la lumière de poèmes d’Anna Akhmatova (23 mars). La musique américaine servira de fil rouge à la fin du festival : Symphonie n° 1 de Samuel Barber en regard de Sibelius (BBC Symphony Orchestra, 24 mars), Symphonie n° 3 d’Aaron Copland (Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, 31 mars) avec, à chaque fois, une création : bTunes, concerto pour piano de Betsy Jolas (née en 1926), et Antigone de François Meïmoun (né en 1979), avec Laurent Stocker en récitant. Enfin, le Quatuor Diotima reliera héritage (Bartók, Ligeti) et modernité : Different Trains pour quatuor et bande de Steve Reich, jalon majeur de la fin du 20e siècle, et la création d’Extasis de Philippe Schoeller (né en 1957), tenant d’une certaine « écologie de l’écoute », une façon de s’aventurer dans l’inconnu sonore qui demeure la signature du Printemps des Arts.
Jean-Guillaume Lebrun
Tél. : +377 92 00 13 70. https://www.printempsdesarts.mc
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