Claude Brumachon
Entre danse et sculptureLes déambulations [...]
Une étrange jonction entre l’humain et l’animal, la scène et la nature : les deux chorégraphies de Marie Chouinard sont une relecture aussi puissante que dérangeante des chefs-d’œuvre de Nijinski.
En 1993, Marie Chouinard monte sa version du Sacre du printemps. C’est la première fois qu’elle crée à partir d’une œuvre musicale préexistante : elle décèle dans la partition de Stravinski une énergie de « feu » qui électrise sa danse. Alors que la chorégraphie de Nijinski était fondée sur des mouvements de groupe, la chorégraphe québécoise construit son Sacre comme une succession de solos : chaque danseur nous livre sa façon d’être porté par cette énergie singulière. La pièce est précédée du Prélude à l’après-midi d’un faune que Marie Chouinard avait composé pour elle-même en 1987 (et qu’elle a ensuite transposé sur la musique de Debussy) : deux œuvres marquantes, qui s’inscrivent dans l’histoire de la danse au XXe siècle tout en revendiquant la création d’un vocabulaire corporel inédit.
Marie Chavanieux
Prélude à l’après-midi d’un faune et Le Sacre du printemps de Marie Chouinard. Le 22 mai à 20H30. Centre des Arts, 12/16, rue de la Libération, 95880 Enghien-les-Bains. Tél : 01 30 10 85 59.