« Quichotte », Gwenaël Morin part à l’assaut du chef-d’œuvre de Cervantès
Gwenaël Morin continue à « démonter les [...]
Dans Valkyrie, cinq comédiennes incarnent une tribu de femmes guerrières, à cheval entre la légende antique et notre époque contemporaine, à la veille d’un assaut ultime contre Athènes et le pouvoir des hommes.
Dans les légendes nordiques, que Wagner avec sa tétralogie L’Anneau du Nibelung a remis au goût du jour à l’ère romantique, les valkyries sont des divinités équestres chargées de ramener les héros morts au combat au Walhalla, l’Olympe de la mythologie germanique. Dans Valkyrie, Ava Baya a repris cette figure en la métissant avec les guerrières amazones de la Grèce antique. Dans une langue qui pastiche la prosodie et la déclamation de la tragédie classique, la reine veut mener un ultime assaut contre Athènes ennemie pour récupérer le fils qui lui a été enlevé. Mais une autre guerrière, enceinte, semble hésiter à continuer ce matriarcat errant de batailles. Quand l’une des femmes annonce enfourcher sa monture du nom de Yamaha, rutilante jument à la mécanique de moto, l’unité de temps se fissure, puis s’effondre. Et le langage quitte les hauteurs du registre châtié pour la crudité des mots d’aujourd’hui, jouant avec les codes de l’argot racaille, pour jeter sur scène le débat et les opinions contradictoires sur l’émancipation féminine, du désir, de la séduction, de la maternité.
Une énergie un peu foutraque
Si la mise en scène de Pierre Pfauwadel s’ouvre sur une danse et des maquillages pseudo-tribaux, ce sont bien les luttes féministes contemporaines et les débats agitant ses différents courants qui sont portés sur le plateau avec une énergie parfois un peu foutraque, allant jusqu’à faire croire à une confrontation à même d’interrompre la pièce. Si au gré de ces digressions, moitié commentaires et effets de coulisses, moitié cabotines, le spectacle peut donner l’impression de tirer à hue et à dia, il n’en garde pas moins une apparence de cohérence, en se refermant sur un monologue à l’antique de la reine des amazones, une manière de donner à la symbolisation imaginaire le dernier mot dans les controverses – rien de mieux que l’émotion pour rassembler. Mais l’on retiendra surtout la vitalité communicative de la troupe de comédiennes, qui n’ont pas froid aux yeux, quitte à forcer le trait.
à 12h30. Relâche les 9 et 16 juillet. Tél. : 04 90 86 17 12. Durée : 1h15.
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Céline Roux a adapté, avec Alice Faure, les [...]