« Cercles » de Boris Charmatz , une humanité bondissante, une multitude tournoyante
Un acte artistique en train de se faire, une [...]
Geneviève Casile, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, Mickaël Winum et Gérard Rouzier interprètent les dernières heures d’Héliogabale dans un incandescent et terrible crépuscule.
Né sur un berceau de sperme, mort sur un oreiller de sang, élevé trop près des autels et trop près du soleil, Héliogabale est le descendant d’une lignée de femmes épouvantables : fils de putain, petit-fils de despote. Mickaël Winum incarne l’anarchiste décadent aux yeux agrandis par le khôl, Geneviève Casile est l’exécrable Julia Maesa, qui aime davantage le pouvoir que le rejeton qu’elle a placé sur le trône pour mieux l’en faire tomber. La comédienne, qui semble porter dans son jeu les souvenirs de l’humiliation et de la vengeance en Epire, le malheur et la haine nourris au bûcher d’Aulis et toutes les couleuvres avalées par les femmes quand elles sont puissantes, apparaît comme la quintessence de la tragédie : misérable et splendide. Si Héliogabale est l’astre décadent de la pièce, elle en est le trou noir, attirant la lumière pour la dévorer, comme son personnage détruit ses proches, à force de calculs, de forfaitures et de trahisons.
Logos, thumos, epithumia
Gérard Rouzier offre sa mâle assurance à Comazon, le préfet de Rome qui tâche de sauver sa vertu et sa rigueur militaire au milieu de ce cloaque où se déverse pêle-mêle les humeurs les plus délétères et les rumeurs les plus folles. Il raconte les exactions d’Héliogabale, dont ce dernier se vante avec une joie d’enfant pervers. Cet empereur de pacotille finit sa courte carrière dans le Tibre, passant du Capitole aux égouts après avoir écumé les bas-fonds, violé une vestale et humilié les Romains. La mise en scène de Pascal Vitiello, sobre et efficace, rend palpable la tension entre ces trois entités : le courage, la luxure et la raison. Platon remarque dans La République que la justice exige que la tête commande au cœur pour qu’il dompte le bas-ventre : Alain Pastor montre combien le pouvoir est branlant quand il ne respecte pas cet équilibre. Les lumières de Thibault Joulié, la vidéo de Jeanne Signé et l’univers sonore et musical de Jérémy de Teyssier contribuent à faire de ce récit d’épouvante une angoissante démonstration des affres de la démesure.
Catherine Robert
à 13h30 ; relâche le mardi. Durée : 1h15.
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