Orchestre Philharmonique de Vienne dirigé par Daniele Gatti

Directeur musical de l’Orchestre national de France de 2008 à 2016, Daniele Gatti revient au Théâtre des Champs-Élysées avec un répertoire que le Philharmonique de Vienne a peu donné au fil des trois décennies de sa résidence parisienne avenue Montaigne. Le ballet néo-classique Apollon Musagète de Stravinski, avec son sujet puisé dans l’Antiquité, s’inspire, en particulier, de la musique baroque française. La Symphonie n°10 en mi mineur de Chostakovitch contraste avec une violence expressionniste saisissante. Écrite en 1953, peu après la mort de Staline, la partition, qui est avec la Cinquième l’opus symphonique le plus connu du compositeur russe, a souvent été entendue comme une traduction des années de terreur stalinienne, avec un Scherzo aux accents tranchants, vu comme un portrait au vitriol du Père des peuples. Le troisième mouvement a l’allure d’une valse boiteuse, tandis que le finale conclut avec une ironie grinçante constante une œuvre particulièrement exigeante pour les interprètes.

Gilles Charlassier