Axis Mundi, conception Anne Nguyen et Elise Vigneron
Entre la danseuse et la marionnettiste, voici [...]
Avignon / 2019 - Entretien / Joël Dragutin
Joël Dragutin adapte pour la scène la palme d’or du festival de Cannes 2016, Moi, Daniel Blake, un film de Ken Loach sur la tragique destinée d’un chômeur anglais.
Pour ceux qui ne l’ont pas vu, que raconte, Moi, Daniel Blake ?
Joël Dragutin : C’est l’histoire de Daniel Blake, chômeur de 59 ans, ancien menuisier, en incapacité physique de travailler. Une contre-expertise médicale l’exclut du système d’indemnisations et l’oblige à retrouver du travail. Sur son chemin, il va rencontrer Katie, jeune mère isolée de 25 ans. Ils vont s’épauler dans la galère. Avec les moyens du théâtre, une telle histoire ancrée dans l’Angleterre d’aujourd’hui prend une dimension universelle de tragédie contemporaine. Ici, le fatum n’est pas porté par les dieux, mais par le système économique et social actuel.
Comment avez-vous adapté le film ?
J.D. : A part quelques ajustements, j’ai gardé le scénario d’origine écrit par Paul Laverty. Mais sur scène, nous ne cherchons pas le réel cinématographique. Le plateau sera quasi nu, avec peu d’accessoires, et simplement quelques photos et effets de sonorisation. Ce sont surtout les corps, les voix, les mots qui porteront cette histoire. Avec deux acteurs pour les rôles principaux, et cinq autres pour se partager une trentaine de rôles. Nous sommes en pleine actualité, celle d’un monde du tout économique, d’obsession de la rentabilité, où les inégalités sont devenues insupportables. Mais aussi, avec Ken Loach, dans la peinture d’une classe sociale prolétaire où circule une grande solidarité.
Propos recueillis par Eric Demey
à 16h30. Relâche les mardis 9, 16 et 23. Tél : 04 32 76 24 51.
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