Siguifin d’Amala Dianor, Ladji Koné, Naomi Fall et Alioune Diagne
Siguifin est une création à quatre voix qui [...]
Entre musique et danse, Jann Gallois renoue avec le solo et nous emporte dans une quête spirituelle.
La pénombre laisse deviner sur une estrade de nombreux instruments : didgeridoo, cor, carillon, console électro et wadaiko, qui sont d’impressionnantes percussions traditionnelles japonaises. Assise, Jann Gallois tourne le dos au public. Lorsqu’elle déplie sa frêle silhouette, c’est pour frapper avec force et maîtrise le monumental tambour qui vibre alors d’un son d’une dense gravité. Puis, sereine et concentrée, elle slalome entre les divers instruments, joue de chacun d’entre eux, les unit de boucles électro. On découvre alors la Jann Gallois musicienne, celle qui fréquentait assidument le conservatoire avant d’envoyer valdinguer le violon ou le basson, happée par les sirènes du hip hop au détour du Forum des Halles. Après un noir profond, la revoilà dansant avec maestria et une jubilation sereine sur sa composition.
De multiples talents
Dans Ineffable, la talentueuse chorégraphe nous propose de la suivre dans une quête spirituelle qui est universelle en ce qu’elle mêle toutes les cultures. Aux percussions japonaises succèdent harmonieusement des musiques sacrées : bouddhistes, soufies ou catholiques. Fusionnant techniques hip hop et mudras indiens, elle crée une nouvelle grammaire du corps qui prouve une fois encore son inventivité et son art du mouvement, trouvant en elle-même une interprète toujours remarquable. Toutefois, si on la suit avec bonheur dans la majeure partie de ce voyage, cette nouvelle pièce pêche en partie par un excès d’idées. Un prêche quelque peu bavard comme une scène d’envol qui rompt avec l’esthétique de l’ensemble ternissent légèrement le plaisir de la traversée. Primée dès sa première création, très vite soutenue par le Théâtre de Chaillot et la Fondation BNP Paribas, aujourd’hui présentée à Montpellier danse, le parcours de Jann Gallois est si fulgurant qu’on en oublierait presque qu’elle reste une jeune chorégraphe. À suivre quoi qu’il en soit avec un intérêt toujours grandissant puisqu’elle entame avec Ineffable un nouveau cycle de créations que l’on imagine déjà passionnant.
Delphine Baffour
Les 22, 24, 25, 28, 29 septembre et le 1er octobre à 19h30, les 23 et 30 septembre à 20h30.
Tél. 01 53 65 30 00. Durée : 1h.
Vu lors de sa création à l’Agora dans le cadre du festival Montpellier Danse.
Également le 8 octobre à Châteauvallon-Liberté, Ollioules, le 10 décembre à la Scène nationale du Sud-Aquitain, Bayonne, les 18 et 19 janvier au festival Suresnes Cités Danse, les 2 et 3 mars à La Filature, Mulhouse, les 22 et 23 mars au Théâtre de Beauvaisis, Beauvais, les 5 et 6 avril au TSQY, Saint-Quentin-en-Yvelines, le 10 mai au Théâtre Paul Éluard, Bezons, le 20 mai au Théâtre de Châtillon, le 24 mai au Théâtre du Champs de Foire, Saint-André-de-Cubzac.
Siguifin est une création à quatre voix qui [...]