Cortex
Cette création collective de la Compagnie3637 [...]
Le metteur en scène Serge Barbuscia convie les festivaliers à un « rituel théâtral d’avant le coucher du soleil ». D’après un texte de Christian Petr, sur une création musicale de Dominique Lièvre : un appel à repenser notre civilisation.
A l’origine de Marche : un homme d’une quarantaine d’années, qui s’installe sur une place d’Avignon avec un sac de couchage. L’écrivain Christian Petr le voit, de jour en jour, d’année en année, vivre dans la rue, marcher. « La chair, le cœur, l’intelligence de tous les martyrs pénètrent en cet homme qui marche, explique l’auteur du texte aujourd’hui porté à la scène dans la cour du Musée Angladon. Il est contenu en eux ; ils sont contenus en lui. L’homme qui marche, silencieux, devient héros ; tous les âges et les voix du monde, tous les troubles et les drames de l’aventure humaine se déposent en [lui]. Il n’est pas une histoire dans laquelle il n’est entré. » Imaginant un dispositif théâtral qui englobe à la fois l’espace des comédiens et celui des spectateurs, Serge Barbuscia a conçu la mise en scène de Marche pour être représentée en dehors des salles de théâtre.
Un être captif de l’indifférence
« Le spectacle est joué à la lumière du jour, déclare le metteur en scène, pas de projecteurs pour éclairer les comédiens, rien ne plonge les spectateurs dans l’obscurité. Je recherche tout ce qui pourrait ressembler à une arène ou une piste de cirque. Les spectateurs entourent la scène. Dans le cercle, quatre comédiens constituent un chœur. (…) Au milieu du public, un acteur questionne le chœur, l’interroge, fait avancer l’intrigue… » Camille Carraz, Aïni Iften, Gilbert Laumord, Fabrice Lebert et Serge Barbuscia sont les cinq interprètes de cette proposition souhaitant nous amener à réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons. Car Marche se veut un « spectacle politique, humaniste, universel ». Un spectacle qui « s’exprime sur le contexte social d’une société aveugle », qui « met en exergue un être rejeté par les siens, oublié, transparent, captif de l’indifférence ».
Manuel Piolat Soleymat
Avignon Off.
à 19h. Relâches les 7, 14 et 21 juillet. Tél. : 04 90 85 00 80.
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