13 Tongues par le Cloud Gate Dance Theatre de Taïwan
L’excellent Cloud Gate Dance Theatre de [...]
De retour du Festival de danse de Cannes, Magma a commencé sa tournée 2020. On vient pour l’affiche d’un spectacle qui ne tient pas forcément ses promesses, mais on voit à l’œuvre deux monstres sacrés de la danse.
Il est vrai que réunir, dans un même spectacle, l’étoile Marie-Agnès Gillot avec le grand danseur de flamenco Andrés Marin a de quoi alimenter bien des fantasmes. Chacun dans leur domaine de prédilection, ils représentent le must des interprètes, lorsque, dépositaires d’un langage, de codes, ils en subliment l’histoire par leur virtuosité, leur engagement total dans leur geste, et leur façon toute personnelle d’en actualiser la portée. C’est bien ce qui arrive dans Magma : on reconnaît le style ardent du sévillan Andrés Marin, ses frappes de pied précises et intenses, sa présence éblouissante même dans les silences les plus fins, dans les mouvements les plus minimalistes. Marie-Agnès Gillot n’a pas chaussé ses pointes, mais c’est la danseuse renommée pour être la plus grande interprète des chorégraphes contemporains invités à l’Opéra de Paris que l’on retrouve ici. Un dos, un geste de bras et c’est un monde d’une grande beauté qu’elle ouvre.
Christian Rizzo au centre du dispositif
Magma offre une rencontre qui pourtant peine à sortir de ce premier constat. Les corps se cherchent, apparaissent, disparaissent, se tournent autour… Se trouvent-ils pour autant ? Leurs moments d’union tournent court. Chacun cultive son solo, mais leur façon d’arpenter le plateau témoigne d’une chorégraphie sans originalité, qui s’arrête au vocabulaire déjà connu d’infinis déploiements de bras. Il faut dire que l’environnement scénographique, lumineux et musical conçu par Christian Rizzo et son équipe a de quoi occuper l’espace et notre imaginaire : une haute sculpture de blocs monolithiques devient l’élément central, mouvant au fil des éclairages, mystérieux. A côté, les deux musiciens Didier Ambact et Bruno Chevillon font vibrer la contrebasse et résonner la batterie, construisant un espace sonore magnifié une seconde fois par Vanessa Court. On s’y attache, auprès d’une belle danse qui ne fait pas pour autant chorégraphie.
Nathalie Yokel
à 20h30. Tél. : 05 49 77 32 32.
Théâtre National de Chaillot, place du Trocadéro, 75016 Paris. Les 6, 8, 11 et 13 février à 20h30, les 7 et 12 février à 19h45, et le 9 février à 15h30. Tél. : 01 53 65 30 00.
La Comédie de Clermont, 88 boulevard François Mitterrand, 63000 Clermont-Ferrand. Du 18 au 20 mars 2020 à 20h30. Tél. : 04 73 29 08 14.
Théâtre de Suresnes, 16 place Stalingrad, 92150 Suresnes. Le 24 avril 2020 à 21h. Tél. : 01 46 97 98 10.
Théâtre de l’Olivier, boulevard Léon Blum, 13800 Istres. Le 5 juin 2020 à 20h30. Tél. : 04 42 56 48 48. Spectacle vu à la Maison de la Danse de Lyon.
L’excellent Cloud Gate Dance Theatre de [...]