La Terrasse

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Danse - Gros Plan

Lucinda Childs, portrait

Lucinda Childs, portrait - Critique sortie Danse Paris
Crédit : Craig T. Mathew Légende : Available Light, en bonne place dans le portrait consacré à Lucinda Childs.

Festival d’Automne / Portrait

Publié le 24 août 2016 - N° 246

Minimaliste, postmoderne, conceptuelle… bien des qualificatifs accompagnent le nom de Lucinda Childs. Fidèle à l’engouement pour la danse américaine de son fondateur Michel Guy, le Festival d’Automne brosse le portrait de cette grande artiste. Encore faut-il accepter qu’on ne puisse la résumer à cette programmation, tant son œuvre est foisonnante.

Lorsque l’on parle de grandes figures de la danse, Lucinda Childs arrive en bonne place aux côtés de Merce Cunningham et Trisha Brown. Une notoriété qui s’explique par des œuvres marquantes pour le grand public, comme Einstein on the beach, ou Dance, mais qui est due également aux courants esthétiques qu’elle a traversés. Elle découvre auprès de Merce Cunningham l’indépendance de la danse vis-à-vis de la musique, avant d’intégrer le Judson Dance Theater dans les années soixante. Pourtant, c’est une voie propre qu’elle s’évertue à explorer, cherchant malgré tout la musicalité dans le corps, à travers une expression minimale réduite à des pas, des marches ou des courses. C’est le cas par exemple avec Radial Courses, présenté au CND. Dans l’esprit des pionniers de la postmodernité, elle sonde le geste du quotidien et la relation à l’objet (Pastime, Carnation), et trouve un prolongement d’elle-même dans les arts visuels, comme le montrent Museum Piece ou l’exposition présentée à l’occasion de ce portrait à la Galerie Thaddaeus Ropac à Pantin.

La petite musique du corps

Mais la chorégraphe peine à être résumée, simplifiée, réduite. On la retrouve, au fil de sa carrière, travaillant pour de grandes compagnies de ballet (dont l’Opéra de Paris, et aujourd’hui le Ballet de l’Opéra de Lyon pour la création de Grande Fugue), ou collaborant à des mises en scène d’opéras ou de pièces de théâtre, quand elle n’est pas elle-même interprète. En 1995, le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles lui commande sa première mise en scène d’opéra avec Zaïde de Mozart. Viendront ensuite Alessandro de Haendel, ou Doctor Atomic de John Adams. Longtemps associée à Philip Glass, Lucinda Childs a définitivement montré qu’elle était avant tout une femme de spectacle, radicale, profondément attachée à la musique interne du geste, de la plus simple des performances au plus grandiose des opéras.

 

Nathalie Yokel

A propos de l'événement

Festival d’Automne
du samedi 24 septembre 2016 au samedi 17 décembre 2016


www.festival-automne.com Tél. : 01 53 45 17 17.

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