La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Critique

Les ouvertures sont

<p>Les ouvertures sont</p> - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 mai 2007

Jacques Rebotier nous invite à voyager à l’intérieur de la parole,

démontant sa mécanique et butinant l’espièglerie des mots.

Les ouvertures dans la parole sont les pensées. ? dit Jacques
Rebotier. Ce poète, auteur dramatique, musicien et metteur en scène aime
triturer la langue de tous les jours, débusquer le saugrenu derrière l’anodin
des expressions familières, piéger le sens dans les embuscades de la logique.
Joueur de rimes impénitent, dompteur de l’espièglerie des mots, grand
dislocateur de discours, il puise dans le quotidien la matière de sa poétique du
collage pour composer des spectacles qui savourent les délices de la pensée
paradoxale et quêtent dans le réel les fragments de merveilleux qui s’y
consument. Avec Les ouvertures sont, un poème extrait du recueil Le
dos de la langue (poésie courbe)
, il démonte la mécanique pneumatique de la
parole, le souffle, l’inspiration, l’expiration. Il se promène dans les
entrelacs d’un esprit vagabond, suit le fil de la voix, longe les courbes de la
pensée, papillonne au gré d’associations d’idées tout en butinant les chimères
du langage et les bizarreries de notre époque.

Conversations intérieures

De quoi est-il question ? De murs, horizontaux (mur anti-migration entre les
Etats-Unis et le Mexique), verticaux (Mur de Berlin), obliques (Muraille de
Chine), de voyageurs (immigrés ? émigrant ?), de frontières, d’ouvertures, de
processions de pensées, de fermetures, de théories’ Et puis de tas de trucs
encore? Cette partition pour deux voix procède par vagues successives, comme
deux conversations intérieures qui se croisent et se répondent par résonance.
Observateurs médusés par l’invraisemblance de la réalité, Océane Mozas, le
charme tout acidulé, et Eric Frey, d’une drôlerie désinvolte, essaient de
décrypter le cours des choses. Ils constatent, comparent, esquissent des liens
de causalité? et se heurtent à l’absurde du raisonnement. Dans sa mise en scène,
Jacques Rebotier travaille sur la matière sonore, portant la focale sur la
respiration des acteurs, parasitant le sérieux de la réflexion de bruits
incongrus chapardés dans le brouhaha de la vie. Le sens se tisse dans le
maillage des paroles enchevêtrées. Voilà un chambardement du langage qui offre
un beau miroir au désordre singulier du monde.

Gwénola David

Les ouvertures sont (poésie courbe), texte et mise en scène de Jacques
Rebotier à la Maison de la poésie, 157 rue Saint-Martin 75003 Paris du 9 mai au
10 juin . Rés 0144545300.www.maisondelapoesieparis.com

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