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La compagnie Les Asphodèles du colibri adapte Le Village de l’Allemand ou le journal des frères Schiller de Boualem Sansal. À travers les journaux intimes de deux frères, ce roman aborde la mémoire de la Shoah. Il interroge aussi les traces laissées par la catastrophe.
« Est-on comptable des crimes de nos parents ? ». Pour Thierry Auzer, le directeur artistique de la compagnie Les Asphodèles du colibri et le metteur en scène Luca Franceschi, telle est la question principale que pose Le Village de l’Allemand de Boualem Sansal. Tous les deux décident de la poser avec les moyens du théâtre en adaptant ce roman paru en 2008 et immédiatement censuré en Algérie. Deux comédiens incarnent les frères Schiller, Rachel et Malrich, nés d’une mère algérienne et d’un père allemand et envoyés à l’adolescence chez leur Tonton Ali qui vit dans une banlieue près de Paris. Quatre autres acteurs endossent les rôles de tous les personnages rencontrés par les frères dans leur quête qui les mène vers le pire : la Shoah, absente de l’histoire officielle de l’Algérie.
Un tabou à abattre
Dans un jeu et une mise en scène sobres, Les Asphodèles nous font remonter le temps. Ils nous ramènent au moment de la Shoah, dont Rachel découvre en pleine décennie noire que son père fut un funeste acteur en tant que SS. Ne le supportant pas, il se suicide. Malrich prend le relai de son enquête sur le passé familial. À travers lui, Boualem Sansal dresse un parallèle entre nazisme et islamisme. « Pour moi ce sont les mêmes techniques, les mêmes instruments » dit l’auteur. Entre dialogues et passages de récit, Le Village de l’Allemand des Asphodèles du colibri laisse le spectateur répondre à la question formulée initialement. Le théâtre s’y veut lieu de « confrontation au réel dans le respect du passé ».
Anaïs Heluin
à 9h50. Relâche les 13 et 20 juillet. Tel : 04 90 82 20 47. http://theatredescarmes.com
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