Festival Contre courant
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Avignon / 2014 - Entretien Paulo de Moraes
C’est l’une des cinq compagnies associées à la Saison de Théâtre brésilien programmée à Présence Pasteur. L’Armazém Companhia de Teatro présente Le Jour où Sam est mort. Une plongée dans les malaises d’un monde qui nous échappe.
Pouvez-vous revenir sur le parcours de la compagnie Armazém ?
Paulo de Moraes : J’ai fondé l’Armazém Companhia de Teatro, il y a 25 ans, avec l’actrice Patrícia Selonk. Tout au long de ces années, la compagnie a créé, épuré son langage, reçu des prix importants. Elle est aujourd’hui reconnue par le public et la critique comme l’un des principaux groupes de l’avant-garde théâtrale brésilienne.
Vers quoi tendent vos créations ?
P. D. M. : « Voir avec des yeux libres », mot d’ordre du poète moderniste Oswald de Andrade, a servi d’inspiration à notre recherche esthétique. À partir de cette expression, notre groupe a commencé à explorer physiquement le fragment, la simultanéité, le collage, le montage… L’Armazém a développé le concept d’une « dévoration » de références croisées (musique, cinéma, littérature…), pour en faire une utilisation autonome et personnelle qui dépasse l’imitation. Ainsi, en filtrant les codes, le groupe a créé son propre chemin expressif et son regard critique sur la vie et la société contemporaine.
Comment tout cela se concrétise-t-il dans Le Jour où Sam est mort ?
P. D. M. : Dans ce spectacle, l’Armazém dramatise les choix éthiques définissant le destin de six personnes qui se croisent dans les couloirs d’un grand hôpital. Quel est le point de vue de ces personnages sur le monde et l’époque où ils vivent ? L’idée d’une rupture violente accompagne toute la pièce : rupture avec la mémoire, avec l’idée de justice et de vérité individuelle. La structure de la pièce suit une succession de recommencements. Notre histoire va et vient, se répète encore et toujours, mais chaque fois différemment. En ranimant le potentiel poétique du théâtre, la dramaturgie et la mise en scène créent une poésie dramatique – aussi inconfortable qu’implacable – à partir d’un sentiment général de mal être existentiel, sentiment qui est le symptôme d’un monde qui nous échappe.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Avignon Off. Présence Pasteur, 13 rue du Pont Trouca. Du 5 au 27 juillet à 19h35, relâche les 7, 14 et 21. Tél. : 04 32 74 18 54.
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