Samsara de Jann Gallois, une nouvelle création inspirée de la philosophie bouddhiste
Jann Gallois nous livre une nouvelle création [...]
Dernière édition d’un festival de danse que le directeur de l’Espace des Arts, Philippe Buquet, a rendu incontournable. Intense, proche de l’actualité et dans la diversité des formes et des esthétiques, Instances promet cette année encore de belles découvertes.
Toutes les scènes nationales n’ont pas leur festival de danse, loin s’en faut. Il faut alors se féliciter du travail de Philippe Buquet qui a su imposer Instances dans le paysage chorégraphique, façon uppercut où, pendant 8 jours, les soirées composées se succèdent. Et saluer l’arrivée de son successeur Nicolas Royer, qui connaît déjà bien la maison, et qui a d’ores et déjà annoncé la poursuite d’un temps fort danse en lien avec des partenaires territoriaux. Pour cette édition, on remarque à la fois une très belle ouverture, et une clôture qui n’a rien à lui envier. On commence par la création d’Alexandre Roccoli, Di Grazia : s’il n’a pas tout à fait atteint la transe dans son précédent Weaver Quintet, ce nouvel opus lui permet de creuser ce sillon dans un autre contexte, à travers certaines représentations du corps féminin, entre états de grâce, d’extase, d’agonie, et imaginaire érotique. De multiples références alimentent son travail, des planches de dissection anatomiques du XVIe siècle aux peintures de la Renaissance, en passant par l’histoire de saintes italiennes ou d’icônes du cinéma néo-réaliste. Il partage la soirée avec Brother, la puissante pièce de Marco Da Silva Ferreira, saisissante par son esprit de corps incarné par des danseurs et danseuses aux gestes semblant venir d’une tribu des temps modernes.
Focus sur le Liban
Tout aussi saisissante, mais aussi lumineuse et profondément touchante, est la pièce de François Chaignaud et Nino Laisné qui ferme le festival. Romances Inciertos se vit comme un voyage autant musical que chorégraphique qui peut emporter le spectateur très loin. A ne manquer sous aucun prétexte. Ces deux soirées encadrent une programmation qui met notamment à l’honneur des créateurs venus du Liban. Yara Boustany cultive sa singularité de comédienne, circassienne et danseuse à travers un solo étonnant. Entre performance plastique et chorégraphique, Evolvo plonge son corps dans d’étranges métamorphoses, à l’image du monde qui nous entoure. Plus directement politique, le propos de Bassam Abou Diab dans Under the flesh raconte un corps blessé et envahi par les dégâts de la guerre jusque dans sa chair. C’est le cas aussi d’Omar Rajeh et de son #minaret, en forme de témoignage et d’acte de résistance, à l’inverse du travail de Guy Nader en collaboration avec l’Espagnole Maria Campos, plus abstrait.
Nathalie Yokel
Tél. : 03 85 42 52 12.
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