Le chas du violon

Drôle d’objet… Un entrelacs de fils tendus, qui se croisent en apesanteur et dessinent une lointaine étoile… Posé au détour d’un parc, au coin d‘une rue, au beau milieu d’une place ou parfois même ailleurs, cet étrange sculpture-agrès imaginé par la troupe de fildeféristes Les Colporteurs ouvre grand l’imagination et se prête à tous les jeux. Après Tarina et Hautes pointures, miniatures poétiques taillées avec grand art, elle enrichit sa collection de duos avec Le Chas du violon. Ici ce sont deux femmes qui surgissent du public, la curiosité échauffée par l’étonnante architecture et l’attente du spectacle. L’une, en tailleur et tallons aiguilles, et l’autre, en mini-jupe et santiags, se lancent sur le fil, cheminant en fragile équilibre sur la crête de l’impossible au gré de la mélodie d’un violon. Agathe Olivier et Coline Rigot portent ce dialogue mère-fille à merveille et rehaussent l’époustouflante virtuosité par l’humour et la tendresse.

Gwénola David