Le Cercle de craie caucasien

Ils sont onze sur scène – dix comédien-ne-s et un musicien – pour donner corps aux soixante-dix personnages de l’épopée écrite par Bertolt Brecht en 1945. Onze pour faire surgir le théâtre de tréteaux auquel travaillent, depuis plus de 20 ans, les artistes de L’art mobile. « A l’heure où le globe doit faire face à toutes les ingérences, hégémonies, invasions (culturelles ou territoriales), nous avons envie de poser la question toujours actuelle de la propriété et du pouvoir qu’à travers le monde doivent exercer des habitants sur leur territoire, annoncent les membres de la compagnie basée dans l’Essonne, [envie] de questionner les frottements de l’ancien et du nouveau monde et d’évoquer aussi l’absolue nécessité du “culturel” pour cimenter les nations. » Répondant à l’utopie de Brecht, qui invente une société dans laquelle les hommes et les femmes écoutent les poètes, la troupe de L’art mobile cherche à faire naître un spectacle « simple, gai, plein de vitalité ». Un spectacle qui souhaite nous « inviter à la pensée grâce à la jubilation qu’il procure ».

Manuel Piolat Soleymat