Rencontre avec Laurent Papot, auteur et acteur de Perspective de fuite au Monfort
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La metteure en scène Anne Barbot et sa compagnie Nar6 montrent une appétence particulière pour l’adaptation de grandes œuvres de la littérature naturaliste afin d’en relever la contemporanéité. Après le pari réussi de ses Humiliés et offensés dostoïevskiens, elle choisit aujourd’hui de porter au plateau L’assommoir de Zola.
La peinture sans concessions brossée par ce septième volume de la saga des Rougon-Macquart, « premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple » tel que l’écrivain le présente lui-même en le préfaçant, fouille dans l’intimité familiale pour éclairer, de façon crue, la mécanique d’un fatum social tragique. « J’adapte des textes d’auteurs », explique la metteure en scène, « pour en extraire les thèmes qui interrogent notre quotidien ». En choisissant L’assommoir, Anne Barbot entend « célébrer une figure féminine caractérisée par sa force : Gervaise, elle qui essuiera tous les coups et les échecs en tenant le plus longtemps possible son cap. L’anesthésie du corps et de l’esprit qui s’empare de cette femme pourtant pugnace et inventive, c’est cela, ce mécanisme, qui m’intéresse ».
Une création engagée
Le fil rouge suivi par cette adaptation – celui de la destinée tragique de l’héroïne du roman – se tisse dans un esprit de fidélité à l’œuvre qui dépasse sa structure narrative : « Zola écrivait qu’il n’avait « guère souci de beauté, ni de perfection », ne se souciant « que de vie, de luttes, de fièvre ». Je ferai de même. Ce qui m’anime ? Un réalisme troublant, dans une proximité saisissante avec le public. Personnages et spectateurs n’ont aucun temps d’avance sur l’action ; ils vivent chaque événement de plein fouet. Dans cette nécessité de l’instant présent, la narration est donc absente de l’adaptation, tout est dialogue, action ». La metteure en scène investit elle-même le rôle de Gervaise aux côtés de Benoît Dallongeville, qui interprète son mari. Elle s’est agrégée les compétences artistiques d’Agathe Peyrard, sur le plan dramaturgique notamment, et celles de la musicienne, flûtiste baroque, Minouche Nihn Briot, protagoniste à part entière de cette création.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Du lundi au vendredi à 20h, les samedis à 18h, les dimanches à 15h30. Durée : 2h10. Tél : 01 48 13 70 00
Également du 22 au 26 mars 2022 au Théâtre Romain Rolland, Scène conventionnée, Villejuif. Du 31 mars au 2 avril 2022 à Fontenay-en-Scènes, Fontenay-sous-Bois. Du 7 au 9 mai 2022 au Centre dramatique national Thionville-Grand Est.
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