Le 73ème Festival de Menton

Sans son Festival de Musique, il manquerait à Menton et au Parvis de la Basilique Saint-Michel un supplément d’âme semé par André Böröcz en 1949, et que Paul-Emmanuel Thomas a ressuscité il y a une dizaine années. Certaines soirées du Parvis de son édition 2022 misent sur les têtes d’affiche et les valeurs établies, avec une ouverture le 29 juillet en compagnie de Natalie Dessay qui chantera Broadway ou, le 3 août, les 30 ans des Talens Lyriques avec Sandrine Piau, sous la direction de Christophe Rousset. D’autres font une place aux jeunes talents qui comptent déjà parmi les grands, à l’instar d’Alexandre Kantorow, en duo avec le précoce prodige de l’archet Daniel Lozakovich le 6.

La quintessence de la musique de chambre

Mais le directeur artistique n’hésite pas à proposer une quintessence plus exigeante, avec le Quatuor Ebène et le violoncelliste Nicolas Altsteadt le 31 juillet, ou encore, le 5 août, un récital de Pierre-Laurent Aimard, qui esquissera, avec son inimitable intelligence didactique, une histoire de la fantaisie pour clavier, de Sweelinck à Beethoven, avant Liszt, héritier de cette évolution. La clôture le 13 avec Mathias Goerne et des musiciens du Concertgebouw d’Amsterdam autour du lied sera comme une synthèse de ces équilibres. Mais Menton, c’est aussi les rendez-vous de 18 heures au Palais de l’Europe, ou encore, depuis 2020, à l’oliveraie du parc du Pian, ainsi que les concerts gratuits au Square des États-Unis et les deux soirées du off à l’Esplanade des Sablettes. En somme une gourmandise musicale éclectique jusqu’au jazz qui investit toute la ville.

Gilles Charlassier